Ann Packer chante un hymne à l'amitié

omanElle s'était fait remarquer en 2004 avec la parution de son premier roman, « Un amour de jeunesse » (Éditions de l'Olivier). L'Américaine Ann Packer confirme l'essai avec « Chanson sans parole ». Et impose une fois de plus, avec ce livre sur l'amitié, son art de manier les ficelles du roman psychologique.intrigue faite de petits riensPour l'occasion, l'écrivain a convoqué deux amies. Sarabeth, la première, a dû faire face à l'instabilité de sa mère, puis à son suicide. Elle a heureusement toujours pu compter sur Liz, sa voisine, devenue sa meilleure amie même si chacune a embrassé une voie différente. Liz a épousé Brody et a choisi de consacrer sa vie à sa famille, tandis que Sarabeth s'est repliée sur le travail, faute de trouver l'amour de sa vie. Leur amitié semblait inaltérable, jusqu'à ce que Lauren, la fille de Liz, fasse une tentative de suicide, bouleversant ainsi toutes les relations entre les adultes qui l'entourent.Aux rebondissements incessants, Ann Packer a préféré se focaliser sur le quotidien, construisant son intrigue autour de petits riens. Et c'est passionnant. Car l'auteur porte sur le monde moderne un regard d'une rare acuité, et n'a pas son pareil pour décortiquer les rapports humains avec une extraordinaire justesse. Qu'il s'agisse des liens tissés par Liz avec les siens ou avec Sarabeth, des rapports entre hommes et femmes, entre enfants et parents.Qu'est-ce que l'amitié, s'interroge l'auteur au final ? Sur quoi est-elle basée ? Est-il possible d'échapper aux schémas préétablis ? Au fil des réponses, Ann Packer brosse trois formidables portraits de femmes d'aujourd'hui. Liz, qui a construit sa vie autour de sa famille, voit son identité remise en question par la tentative de suicide de sa fille. Sarabeth, noyée dans sa solitude, est renvoyée à son passé et donc à ses racines tout en se raccrochant à son travail pour tenter de survivre. Enfin, il y a Lauren, la fille de Liz, adolescente mal dans sa peau sans pour autant qu'un événement particulier soit à l'origine de son mal-être.Universel, porté par une écriture simple, sans fioriture, teinté de mélancolie, « Chanson sans parole » résonne dès les premières pages au plus profond de l'intimité du lecteur. Il ne serait pas étonnant qu'Hollywood adapte bientôt le roman à l'écran. Yasmine Youssi Éditions de l'Olivier, 432 p, 22 euros.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.