Les fleurons du CAC rattrapés par la crise

Les entreprises ne sont pas au bout de leurs peines. Après la crise financière, les voilà désormais face à la réalité d'un ralentissement économique mondial. Un retour à la réalité d'autant plus brutal qu'elles ont longtemps cru pouvoir s'appuyer sur les marchés émergents pour s'assurer un relais de croissance pour compenser la décélération des économies américaines et européennes. La théorie du découplage, qui plaidait un temps en faveur de ce trop-plein d'optimisme, a, depuis, fait long feu.La tempête financière ayant balayé toutes ces illusions, les sociétés du CAC 40 se retrouvent désormais face à une tout autre réalité, illustrée par les chiffres trimestriels qu'elles délivrent depuis trois semaines maintenant. Mercredi, ArcelorMittal, fin de semaine dernière, L'Oréal? les poids lourds de la cote sont désormais nombreux à revoir à la baisse leurs perspectives pour 2008, voire 2009. En tout, depuis l'ouverture de la période des publications, 24 grandes entreprises ? sur 40 qu'en compte le CAC ? ont publié soit leur activité, soit leurs résultats trimestriels. Parmi celles-ci, huit (neuf en comptant Veolia qui n'a rien publié) ont déjà prévenu qu'elles n'atteindraient pas leurs objectifs cette année. Bien sûr, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Alstom hier, Total la veille, avaient publié des résultats trimestriels de bonne facture et confirmé leurs objectifs annuels. En tout, ils sont quinze à rester confiants pour la fin de l'exercice 2008. Une exception confirme la règle, Sanofi Aventis qui a revu la semaine dernière ses objectifs à la hausse.les plus touchésMais cela reste une exception, car la tendance actuelle est plutôt aux alertes sur résultats si l'on élargit le spectre à l'indice SBF 120. Bien sûr, les raisons à cette berezina ne manquent pas. L'époque cumule, en ce sens, les calamités. À commencer par la décélération économique qui se traduit dans les faits par un ralentissement de la consommation. Et ce n'est pas un hasard si les premiers secteurs concernés sont ceux de l'immobilier (Kauffman & Broad et Nexity), mais également l'automobile (Renault et Peugeot) dont les produits ne sont pas de première nécessité et font l'objet de report d'achat de la part des clients.En second lieu, la crise financière et l'assèchement des marchés de crédit ont brusquement freiné le développement de certaines entreprises. À commencer par celles dont l'activité est gourmande en capitaux, comme c'est le cas dans le secteur des « utilities » (services aux collectivités). Mais le phénomène ne s'arrête pas là et pénalise aussi les groupes qui étaient jusqu'ici fortement endettés et dont les revenus à venir ne serviront qu'à faire face aux échéances futures.Malgré tout, certains secteurs résistent mieux que d'autres comme les télécoms. Mieux, en Bourse, des entreprises continuent de se payer cher, à l'image d'un Essilor ou d'un Danone dont l'activité offre une visibilité propre à rassurer les investisseurs en période de crise.
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