Les missions de service public de La Poste en danger

Toutes les conditions ne sont pas actuellement rassemblées pour garantir les missions de service public de La Poste, une fois l'entreprise publique transformée en société anonyme (SA), selon François Ailleret, auteur du rapport sur l'avenir de La Poste. Auditionné mardi à l'Assemblée nationale, trois semaines après la remise de son rapport prônant le changement de statut, il a ainsi souligné « qu'il faudrait que le surcoût du service public assumé par La Poste [estimé à au moins 900 millions d'euros par an, Ndlr] soit compensé si l'on veut garantir leur pérennisation ». D'autant que le marché postal européen sera ouvert à la concurrence le 1er janvier 2011 et que la réforme de La Poste sera votée avant l'été 2009.Selon François Ailleret, le danger concerne surtout la présence territoriale de La Poste?: « pour maintenir cette mission, rien n'est prévu. Il faudrait trouver 260 millions d'euros par an, en complément des 140 millions apportés aujourd'hui par les collectivités territoriales. L'État doit donner un signal fort pour le maintien des 17.000 points de contacts postaux actuels », quand l'obligation légale les limite à 14.500. surcoûtConcernant les trois autres missions (distribution du courrier, de la presse et accessibilité bancaire), des mesures « ont le mérite d'exister », assure l'ex-directeur général d'EDF. Pour la distribution du courrier six jours sur sept, un fonds de compensation est prévu « même s'il reste à l'activer et à en pérenniser l'abondement ». Le surcoût pour ce service a été estimé, dans un rapport de l'Inspection générale des impôts datant de 2008 et resté confidentiel, selon nos informations, à plus de 450 millions. Encore de l'argent à trouver. Cela alors que l'État pourrait octroyer rapidement à La Poste, selon nos informations, 600 millions (sur les 1,3 milliard annoncés dans le cadre du changement de statut) pour « compenser » les investissements supplémentaires demandés à l'entreprise, en 2009, dans le cadre du plan de relance français. Marine Relinger
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.