Madrid : oui aux

Depuis le 1er janvier, Roumains et Bulgares sont officiellement autorisés non seulement à résider, mais aussi à travailler sans limitations en Espagne. Déjà, ce pays était devenu leur principale destination, accueillant plus de 50 % des citoyens des récents migrants roumains et bulgares au sein de l'Union européenne. Cette levée des restrictions à l'égard des citoyens des deux pays derniers arrivés au sein de l'UE aura un impact substantiel dans le cas des premiers?: avec 728.967 Roumains officiellement recensés (soit quelque 40 % du total des immigrés en provenance de l'espace économique européen), ils forment désormais, loin devant les Marocains ou les Équatoriens, le premier groupe étranger en Espagne, un pays où l'ensemble des immigrés représente 11,3 % de la population.Pour expliquer cette mesure qui entre en vigueur à un moment où le nombre de chômeurs grimpe en flèche en Espagne (171.000 de plus en novembre), le ministre du Travail, Celestino Corbacho, a assuré que « vu la situation de croissance économique que connaissent aujourd'hui la Roumanie et la Bulgarie, il est probable que les flux migratoires avec l'Espagne seront bientôt positifs pour ces deux pays ». D'aucuns faisaient en outre valoir au sein de son ministère que la situation antérieure, qui reconnaissait aux Roumains le droit automatique à la résidence mais pas au travail, revenait en fait à stimuler leur basculement dans l'économie au noir.Reste que l'adoption de cette mesure n'apparaissait pas comme une évidence, tant la politique des socialistes de Madrid en matière d'immigration est désormais marquée du sceau du durcissement. Et cela plus particulièrement depuis la prise de fonction, en avril dernier, de Corbacho, qui était auparavant maire de L'Hospitalet, un faubourg de Barcelone qui compte un très fort pourcentage d'immigrés. Nouvelles limitationsÀ la mi-décembre, le gouvernement a décidé de faire passer de 40 à 60 jours le délai maximum de détention des étrangers en situation irrégulière. Une mesure qui est venue s'ajouter à d'autres de la même teneur prises durant ces derniers mois. Parmi elles figurent de nouvelles limitations au droit au regroupement familial (les immigrés ne seront autorisés à faire venir leurs ascendants que s'ils résident depuis cinq ans au moins en Espagne), ainsi que des amendes plus lourdes pour les employeurs engageant des clandestins, ou pour les Espagnols contractant un mariage de convenance destiné à permettre l'obtention de la résidence. En revanche toutefois, les socialistes ont décidé d'attribuer aux immigrés illégaux, divers droits qui leur étaient antérieurement restreints, comme ceux à l'éducation ou à l'assistance juridique gratuite.Thierry Maliniak, à Madrid
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