L'emploi allemand rattrapé par la récession

Romaric Godin à FrancfortLe miracle du marché de l'emploi allemand s'est éteint. Hier, l'agence fédérale pour l'emploi (BA) a confirmé que le nombre de chômeurs avait progressé de 114.000 sur le mois de décembre, portant le nombre de demandeurs d'emploi outre-Rhin à 3,1 millions. Cette hausse est trois fois supérieure à la progression moyenne des trois derniers mois. En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs augmente, pour la première fois depuis février 2006, de 18.000, le taux de chômage atteignant 7,4 %. Ces mauvais chiffres achèvent une année 2008 qualifiée par le président du BA, Frank-Jürgen Weise, d'« une des meilleures pour l'emploi ».« tournant »L'Allemagne comptait fin décembre 304.000 chômeurs de moins qu'un an plus tôt. Mais le ton a changé. La hausse de décembre en données corrigées va au-delà des 10.000 chômeurs de plus attendus par les économistes. Comme le souligne Frank-Jürgen Weise, la récession qui frappe l'Allemagne depuis le printemps a « fini par atteindre le marché de l'emploi ». Et ces chiffres pourraient bien marquer un « tournant ». Les économistes prévoient une remontée du chômage en 2009. Les enquêtes des directeurs d'achats dans l'industrie ces derniers mois ont déjà montré une réduction du besoin de main-d'?uvre. Le ralentissement de la demande mondiale et, en conséquence, des investissements outre-Rhin a vidé les carnets de commandes, qui ont donc modéré leurs appétits d'embauches. Beaucoup ont eu recours au chômage partiel qui, en décembre, a frappé 300.000 salariés, soit le double du mois de novembre. La bonne résistance du marché de l'emploi, alors que l'économie est en récession depuis le printemps, pouvait, du reste, paraître comme une anomalie, mais s'expliquait par la démographie et les réformes du marché du travail. Et si ce dernier pourrait être moins touché que lors de la récession de 2001, le chiffre des 4 millions de chômeurs devrait être à nouveau atteint d'ici à la fin 2009. Bref, pour le gouvernement, il est temps d'agir pour empêcher le pire. Lundi prochain, l'adoption du nouveau plan de relance évalué entre 40 à 50 milliards d'euros aura pour but affiché de « préserver l'emploi ». Par ailleurs, le gouvernement prévoit de mettre en place des garanties à heuteur de 100 milliards d'euros pour aider les entreprises à se financer si les banques leur refusent des crédits.
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