En quête de diversité, les entreprises apprennent à travailler davantage avec les universités

Partenariat « La tribune »-AEF autour des rencontres universités-entreprises 2009 (16 et 17 juin)En octobre dernier, Franck Riboud, le PDG de Danone, intervenait au premier forum université-entreprise de Paris XIII. De son propre aveu, il foulait du pied le sol d'une université française pour la première fois. Symptomatique de deux mondes qui s'ignorent. Symptomatique aussi de la spécificité du système français qui, au fil du temps, a dépossédé l'université du monopole du savoir au bénéfice des grandes écoles (lire « Le Grand Entretien » page 9). Or, si celles-ci font de la diversité leur nouveau credo, les universités la pratiquent dans toutes ses facettes (sociale, culturelle, parcours de formation) depuis que les études supérieures se sont démocratisées (elles affichent 30 % de boursiers contre 23 % dans les classes préparatoires). Certaines en sont des symboles, telles Rennes II ou Paris XIII, qui affichent les plus hauts taux de boursiers du pays.Cette diversité multifacette intéresse de plus en plus les entreprises qui, au-delà de l'occasion de s'acheter une bonne conscience, cherchent à élargir leurs viviers de compétences. « Il s'agit aussi de lutter contre la discrimination par la formation, explique Soumia Malinbaum, porte-parole diversité du Medef et DRH de Keyrus. Les entreprises se sont mises en ordre de marche depuis quatre-cinq ans. » 2.200 entreprises ont signé la charte de la diversité et, pour éviter la « reproduction à l'identique des pratiques des DRH depuis des années », l'accent a été mis sur les « viviers méconnus » avec la publication d'un livre blanc en avril. Autre cheval de bataille du Medef, les docteurs. « 11 % d'entre eux sont sans emploi un an après l'obtention de leur doctorat. Ce taux monte à 20 % en sciences humaines », indique Soumia Malinbaum.De leur côté, les universités ne sont pas en reste. Si le processus de Bologne les a incitées à rénover et à rendre plus lisibles leurs filières avec la réforme LMD (licence, mastère, doctorat) et si la loi LRU sur l'autonomie se veut être un moyen de les rapprocher des entreprises, nombre d'entre elles ont depuis longtemps fait des efforts en matière de professionnalisation. « Nous intégrons trois IUT, une école d'ingénieurs, une faculté de droit, une de médecine, explique Jean-Loup Salzmann, le président de Paris XIII. Nos formations sont très professionnalisantes et nos liens très étroits avec le tissu industriel local (Generali, Vedior Bis?) depuis notre création. » Le taux d'insertion des étudiants de Paris XIII à la sortie de la licence est de 90 %.Combler le fosséMais le fossé à combler reste grand. Du coup, les initiatives se multiplient. « Cordées de la réussite », « Nos quartiers ont des talents », « Opération Phénix », programme Elsa multiplient les partenariats entre entreprises et universités avec, à la clef, des objectifs de recrutement. Mais ils ne concernent pour l'heure que quelques centaines d'étudiants sur 1,4 million que compte la France.
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