2009, année noire pour la pharmacie américaine

Qui a dit que les laboratoires pharmaceutique étaient immunisés contre la crise ? Le secteur est traditionnellement qualifié de « refuge » en Bourse et sur le plan industriel, sous prétexte que les dépenses de santé ne sont pas sensibles à l'état de l'économie. Et pourtant. Pour la première fois, le marché pharmaceutique américain devrait connaître une évolution négative « de 1 % à 2 % » en 2009, selon l'étude annuelle de l'institut IMS Health. La croissance avait été de 1,9 % en 2008 et de 4,1 % en 2007.En cause, d'une part, la moindre « productivit頻 de l'industrie pharmaceutique (diminution du nombre de lancements de molécules) et l'expiration des brevets des grands médicaments, non négligeable sur le premier marché mondial (39 % de parts de marché cette année).couverture santéMais l'autre raison de cette contraction est plus conjoncturelle. Les auteurs de l'étude la résument en une phrase : « C'est la couverture santé qui fait le marché. » Autrement dit, dans les pays où les patients paient les médicaments de leur poche, les laboratoires subissent bel et bien un « effet crise ». Outre-Atlantique, seules 25 % des dépenses pharmaceutiques sont assurées par un financement public, alors que plus de 30 % sont directement payés par les patients, souligne l'étude. Le reste est pris en charge par des assurances privées.En 2009, les États-Unis devraient donc contribuer négativement à la croissance du marché pharmaceutique mondial (? 19 %) à dollar constant, alors qu'ils en représentaient plus de la moitié il y a quatre ans (voir le graphique) ! « Le ralentissement américain devrait toucher tous les segments thérapeutiques, des pathologies les plus bénignes aux traitements plus complexes », estime Claude Le Pen, économiste et coauteur de l'étude.Pour 2010, les experts d'IMS prévoient toutefois un rebond des dépenses de médicaments, qui devraient progresser de 1 % aux États-Unis. Un chiffre qui s'appuie sur une perspective de croissance de 1,6 % du PIB américain.Quant à la réforme du système de santé entreprise par le président Barack Obama, il ne faut pas en attendre d'aide : « Les volumes vont augmenter avec le nombre de patients couverts, mais cela ne permettra pas de contrebalancer les effets négatifs sur les prix [importation de médicaments, recours aux génériques?, Ndlr] », note Corinne Segalen, la directrice France d'IMS Health. Le fameux « effet crise » doit cependant être relativisé : « La croissance du marché pharmaceutique mondial est attendue autour de 3 % cette année, soit six points de plus que l'ensemble de l'économie », rappelle Claude Le Pen.
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