Les médias, un secteur à la casse recommandé par Credit Suisse

ActionsLes valeurs européennes des médias regagnent les faveurs de Credit Suisse. Les analystes de la banque viennent de relever leur recommandation sur le secteur, de « sous-pondérer » à « surpondérer », sans même passer par la case « neutre ». Pourquoi un tel enthousiasme?? D'abord, le consensus de prévisions des résultats pour 2009 est devenu plus conforme à la réalité de la conjoncture, apprécie Credit Suisse. Le marché anticipe aujourd'hui une baisse de 7 % des bénéfices du secteur, alors qu'en janvier, les investisseurs espéraient encore une hausse de 7 %, malgré la récession économique et, partant, la contraction des investissements publicitaires et des ventes. Ensuite, les valorisations des groupes de médias ont fondu comme neige au soleil. En raison de leur sous-performance de 15 % depuis le début de l'année, les valeurs des médias accusent une décote de 17 % par rapport à l'ensemble du marché, en termes de PER (price earning ratio, ou rapport cours sur bénéfice par action), du jamais vu depuis dix ans. Pas plus tard qu'en janvier, elles affichaient une prime de 14 %. « Les investisseurs ont vendu la totalité du secteur, sans faire de distinction entre les différentes valeurs », déplore Credit Suisse, qui parle « d'anges injustement déchus ». Parmi ces derniers?: le groupe d'édition professionnelle Reed Elsevier, l'agence de publicité WPP et le conglomérat Vivendi.D'une manière générale, Credit Suisse estime que les groupes d'édition professionnelle constituent le pan le plus défensif des médias, face à la menace structurelle que représente Internet pour le secteur. En effet, à la différence des magazines et des journaux qui, pour la plupart, ont investi trop peu et trop tard dans le Web, les groupes d'édition professionnelle réalisent désormais la moitié de leur chiffre d'affaires sur Internet, contre une moyenne de 13 % seulement pour le secteur des médias. Conséquence, leurs marges devraient moins souffrir que celles des groupes d'édition grand public et de presse écrite au cours des prochaines années. Idem pour Vivendi, les secteurs défensifs des télécoms et des jeux vidéo ne représentant pas moins de 55 % et de 12 % de l'activité du conglomérat.trois mois d'avanceAutre argument en faveur des groupes d'édition professionnelle, mais aussi des agences de publicité, ces deux segments des médias devraient être les premiers à profiter de la reprise économique, affirme Credit Suisse. Car ces deux sous-secteurs réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires aux États-Unis. Or le PIB (produit intérieur brut) américain devrait se redresser trois mois avant l'économie européenne, selon les prévisions de l'OCDE. « Notre analyse des cycles économiques précédents montre que les cours de Bourse des médias peuvent rebondir trois mois avant le PIB américain », souligne Credit Suisse. Il s'agit de ne pas rater le coche.
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