Des braqueurs pas vraiment amateurs

cinémaAprès « Collateral » et « Miami Vice », Michael Mann signe son grand retour avec « Public Enemies », l'histoire ? inspirée de faits réels ? du célèbre gangster Dillinger. Dans les années 1930, ce braqueur de banques était si doué qu'il fut qualifié d'« ennemi public numéro un » par John Edgar Hoover, patron du FBI de l'époque. Sorte de Robin des Bois de la fin de la prohibition, Dillinger ne prenait jamais l'argent des simples citoyens mais ne se privait pas de piller celui des banques. Il s'érigea lui-même en héros et se faisait un malin plaisir à narguer les autorités.narration linéaireL'immense Johnny Depp, un des acteurs les plus doués de sa génération, incarne brillamment le gangster. Face à lui, Melvin Purvis (Christian Bale, excellent), un agent fédéral hyperefficace, met en ?uvre des moyens considérables pour le traquer. Un duel au sommet, donc, qui n'est pas sans rappeler le face-à-face entre Robert de Niro et Al Pacino dans « Heat ».La comparaison s'arrête là. Si la mise en scène de Mann, alliant plans caméra à l'épaule et travellings audacieux, le tout dans une veine autant expérimentale que documentaire, n'est pas en cause, la narration l'est en revanche beaucoup plus. Le découpage, trop linéaire, se résume à une simple évolution chronologique. Pour le suspense, on repassera. dialogues quelconquesCôté personnages, un tel sujet méritait un traitement en profondeur. Raté. Les seconds rôles sont presque inexistants, à l'exception d'une Marion Cotillard, parfaite en amoureuse pétrie d'inquiétude. Quant au duel tant attendu entre Johnny Depp et Christian Bale, celui-ci déçoit franchement. La faute à des dialogues parfaitement quelconques.Attention, « Public Enemies » n'est pas un mauvais film, loin de là. Quelques scènes, comme l'attaque nocturne d'une auberge en pleine forêt par les forces de police, impressionnent. Pas de doute, la « patte » de Michael Mann est bien présente. Ses décadrages subtils font merveille et immergent le spectateur dans d'étourdissantes fusillades. On se contentera donc de cette indéniable réussite formelle, même si l'on aurait aimé des personnages plus fouillés et un scénario tirant moins à la ligne. n
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