Obama lance la bataille de l'emploi aux États-Unis

Nous avons besoin d'agir et d'agir maintenant ». Barack Obama l'a promis : le plan de relance de l'économie américaine, dont il a fait l'une des pièces maîtresses de son programme électoral, sera adopté peu après sa prise de fonction, le 20 janvier. Alors que selon les statistiques officielles rendues publiques à la veille du week-end, 533.000 emplois ont été détruits aux États-Unis en novembre, portant l'hémorragie à près de 2 millions de postes en 2008, le président élu assure qu'il ne minimise pas la gravité de la récession dans laquelle son pays est officiellement entré en décembre 2007 et que son équipe de transition planche déjà sur un programme massif pour y remédier.Samedi, le prochain hôte de la Maison-Blanche s'est engagé à créer ou à préserver 2,5 millions d'emplois d'ici à 2011 en lançant « le plus gros investissement consacré à [nos] infrastructures nationales depuis le coup d'envoi du système autoroutier fédéral », sous l'administration Eisenhower en 1956. Le coût du programme d'Obama, qui sera détaillé « au cours des prochaines semaines », n'est pas connu mais les économistes évoquent une enveloppe de 700 à 1.000 milliards de dollars.Le président élu en a dressé les priorités : rénovation des infrastructures, notamment autoroutières et transformation des bâtiments publics voués à réduire leur facture énergétique et ainsi économiser « des milliards de dollars ». Ce vaste projet prévoit aussi le développement d'Internet haut débit, domaine où la première économie mondiale accuse du retard par rapport aux autres pays industrialisés (lire ci-contre). Pour renforcer la compétitivité des États-Unis, le plan prévoit la rénovation des établissements scolaires, ayant vocation à être davantage équipés en matériel informatique. Enfin, Obama veut accélérer la numérisation du système de santé américain, là encore, pour développer son efficacité et réaliser des économies.L'annonce présidentielle intervient alors que le taux de chômage est passé de 6,5 % à 6,7 % aux États-Unis le mois dernier, du jamais vu depuis 1974 (« La Tribune » du 6 décembre). Attendue entre 4 % et 5 % au quatrième trimestre, la contraction de l'économie américaine est patente. Deux des trois grands constructeurs automobiles sont au bord du dépôt de bilan (lire ci-dessous), un Américain sur dix accuse un retard de paiement sur son crédit hypothécaire ou fait l'objet d'une procédure de saisie de son logement. La faillite ce week-end de la First Georgia Community Bank porte à 23 le nombre de banques fermées en 2008.restaurer la confianceJusqu'à présent, l'administration Bush a concentré ses efforts sur la préservation du système financier. Des élus, notamment républicains, refusent de lui donner accès aux 350 milliards de dollars restant dans le programme dédié au sauvetage de Wall Street (Tarp), car elle s'est montrée incapable de restaurer la confiance des ménages et des marchés. Le plan de relance de Barack Obama est donc très attendu. « Il est trop tôt pour dire si et quand l'intervention gouvernementale pourra endiguer les destructions d'emplois », prévient toutefois John Challenger, président du cabinet de recrutement Challenger, Gray&Christmas. Économiste chez Goldman Sachs, Ed McKelvey estime qu'un programme massif de dépenses fédérales permettra de compenser la chute de la consommation au moment où les ménages accroissent leur épargne. « À l'issue de ce processus de reconstruction, les États-Unis se trouveront dans une situation beaucoup plus équilibrée qu'au cours des deux dernières décennies », assure l'expert.
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