L'État injecte 10 milliards dans Commerzbank

Pour sauver la fusion entre Commerzbank et Dresdner Bank, l'État allemand est décidément prêt à tout. Du moins n'hésite-t-il pas à mettre plus de 18 milliards d'euros sur la table. Hier soir, la deuxième banque d'Allemagne a confirmé qu'elle recevra du fonds chargé de gérer le plan de sauvetage allemand, la SoFFin, 10 milliards d'euros d'argent frais. Elle avait déjà reçu en début de mois 8,2 milliards d'euros dans le cadre d'une première aide.La nouvelle intervention de l'État prendra d'abord la forme d'une copie de la première : 8,2 milliards d'euros de « capitaux silencieux », donnant droit à une rémunération de 9 %, mais sans droit de vote. Mais à cela s'ajoute une prise de participation directe de la SoFFin, donc de Berlin, dans Commerzbank. L'État paiera ainsi 1,8 milliard d'euros, ou 6 euros par titre, pour acquérir 25 % du capital plus une action. C'est la première fois que l'État fédéral prend une part directe dans une banque en difficulté outre-Rhin depuis le début de la crise.Du côté de la Dresdner Bank, on sollicitera Allianz, son ancien propriétaire qui détient encore 40 % du capital et qui, visiblement, est très pressé de se débarrasser de ce mauvais rêve. L'assureur munichois va injecter sous forme de « capital silencieux » 750 millions d'euros dans sa future ex-filiale et va reprendre un portefeuille de produits titrisés (CDO) de la Dresdner Bank d'une valeur nominale de 2 milliards d'euros pour 1,1 milliard d'euros.L'ampleur de ces aides est inattendue puisque l'on tablait à Francfort sur un maximum de 7,5 milliards d'euros hier matin. En tout, le nouvel ensemble aura eu besoin de pas moins de 20 milliards d'euros pour naître. Mais, cette fois, la fusion devrait être finalisée « dans les prochains jours » par un dernier paiement en numéraire à Allianz de 3 milliards d'euros. Cette dernière aura alors 14 % du nouveau groupe. La Commerzbank pourra, pour cela, compter sur les 5 milliards d'euros qu'elle a levés avec succès et à un faible taux (3,1 %) dans le cadre de l'émission de la première obligation garantie par la SoFFin.négociations intensesCette nouvelle aide d'urgence conclut plusieurs jours de négociations intenses. Elle était devenue nécessaire après la mauvaise performance des marchés au quatrième trimestre 2008 qui rendait inévitables, surtout pour la Dresdner Bank, de nouvelles dépréciations d'actifs. Au risque de faire tomber le ratio de solvabilité (tier 1) de la nouvelle entité sous les 8 %, un niveau qui est nécessaire pour bénéficier des garanties de l'État sur l'émission obligataire. Reste à présent pour le président de la Commerzbank, Martin Blessing, et son nouvel actionnaire principal, l'État allemand, à réussir dans les faits cette fusion qui a eu tant de mal à voir le jour.
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