Le patron de Belgacom atypique et inoxydable

Depuis son bureau au sommet de la tour Belgacom à Bruxelles, Didier Bellens, le plus controversé des patrons belges, ne cache pas son plaisir. Sa stratégie « prudente » de développement, mise en cause l'an dernier au moment de son renouvellement, s'avère payante face à la crise. Sur 2009, il prévoit un léger déclin de son chiffre d'affaires de 1 %, qu'il juge « gérable ».Grand, longiligne, le PDG de l'opérateur télécom semi-public, qui emploie 17.000 personnes, n'a rien d'un aventurier. On lui a reproché de manquer de vision et de refuser de faire des acquisitions à l'étranger. Parmi ses principaux détracteurs?: Maurice Lippens, ancien administrateur de Belgacom et président du bancassureur Fortis, qu'il a surendetté pour acquérir ABN-Amro. « Faire des investissements pour grandir et mettre Belgacom en difficulté, ce n'est pas ma stratégie?! », souligne Didier Bellens. L'ancien bras droit d'Albert Frère n'a pas de complexe de taille. En n'optant que pour des investissements créateurs de valeur, il juge que son « approche a été la bonne ».Didier Bellens se réjouit de ne pas « devoir demander d'argent » à l'État. Au contraire, « nous (lui) payons un dividende important ». Une façon de justifier sa rémunération de 2 millions d'euros annuels, qui a fait scandale. En août, il a dû accepter de la réduire de 30 %, condition fixée par le gouvernement à sa reconduction.autoritaire et méfiantDerrière sa fine paire de lunettes, ses yeux bleus, parfois rieurs, souvent sévères, intimident ses collaborateurs. On le décrit comme autoritaire et piètre communicateur. Il a horreur des réunions qui s'éternisent. Accusé d'avoir promu sa « secrétaire » à une fonction de vice-présidente. il balaye l'affaire d'un revers de main?: « Elle est passée d'executive assistant, une fonction stratégique très bien comprise dans les groupes internationaux, à une fonction de VP. Mais il ne faut pas croire qu'elle est numéro 2?! » Il aime jouer les mentors avec les jeunes prometteurs.Paradoxalement, l'homme à la tête de Proximus, premier opérateur mobile du pays, se méfie des ondes. Les bornes wi-fi ont été débranchées à son étage et il encourage ses interlocuteurs à l'appeler sur sa ligne fixe, non sur son portable. « Je n'ai pas de rapport particulier sur les effets des ondes?! se défend-il. J'essaie de montrer l'exemple et de limiter les coûts en utilisant la ligne fixe. Mais c'est vrai qu'avec toutes les questions qui se posent autour des ondes? s'il faut un jour diminuer la puissance des émetteurs, nous avons la solution, notre métier de base?: la ligne fixe?! »
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