Dans un univers Internet où chacun cherche désespérément un modèle économique, les podcasts ne font pas exception à la règle. Ces fichiers audio, téléchargeables gratuitement sur Internet, permettent à l'auditeur d'écouter quand il le souhaite une émission sur un MP3, un téléphone mobile etc.Une pratique qui séduit de plus en plus d'auditeurs. Sur le site de RTL, le nombre de téléchargements de podcast a presque triplé en 1 an, passant de 1,3 million en février 2008 à 3,4 sur la même période en 2009. Chez Europe 1, ils atteignent aujourd'hui les 4 à 5 millions par mois, contre une moyenne mensuelle de 3 millions sur l'année 2008.investissements aveuglesLe développement de ces fichiers numériques devait permettre de commercialiser des publicités ciblées, et donc augmenter les recettes. Mais la frustration des sites de radio est à la hauteur de l'envolée des téléchargements de progammes à la demande. La vente de courts messages publicitaires insérés au début de l'écoute a même brutalement chuté.Dans les premiers temps, l'effet nouveauté et les audiences du podcast ont fait mouche auprès des annonceurs. « Au début, tout le monde s'est emball頻, confirme Tristan Jurgensen, directeur général de RTL Net, la filiale Internet du groupe. Mais rapidement, les annonceurs s'aperçoivent qu'un téléchargement ne débouche pas systématiquement sur une écoute réelle du fichier. « Le problème est que 80 % à 90 % des téléchargements de podcasts se font via un abonnement à iTunes, la plate-forme de téléchargement d'Apple. C'est le seul acteur à détenir les données d'écoute », explique Tristan Jurgensen. Et sans mesure d'écoute, les « médias planeurs » qui allouent les investissements publicitaires deviennent aveugles. « Du coup, RTL, qui réalisait 150.000 euros de chiffre d'affaires publicitaire en 2006 sur ce créneau, en a réalisé 80 % de moins en 2008 », regrette Tristan Jurgensen. De son côté, le directeur marketing et développement d'Europe 1, Marc Gonnet, reconnaît que « les objectifs de monétisation des podcasts sont, pour l'instant, en dessous des objectifs ».Pour redonner de l'attrait aux podcasts, les radios attendent avec impatience le développement d'une mesure d'audience par Médiamétrie, qui confirme travailler sur le dossier. Mais le pari est difficile tant qu'iTunes refuse de partager ses données. « L'absence de mesure d'audience nous oblige à baisser les prix face aux agences de communication » regrette Jean-Paul Baudecroux, PDG d'NRJ Group. « Il faut une mesure d'audience certifiée par Médiamétrie pour instaurer la confiance et permettre une véritable monétisation » plaide Marc Gonnet, d'Europe 1.

latribune.fr

20 Mars 2009, 1:30

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