Jean-Manuel Bajen, la gestion entrepreneuriale au théâtre

Difficile d'arriver à mener un entretien avec Jean-Manuel Bajen, industriel bordelais, mécène et amateur d'art. Il a un bagou ! Les initiés se souviennent qu'il a racheté en 2004 à Jean-Paul Belmondo le théâtre des Variétés, sur les grands boulevards à Paris. Il l'a payé 7 millions d'euros. Le théâtre perdait 400.000 euros par an. Un an après, les comptes étaient à l'équilibre. Depuis 2004, tous les spectacles présentés ont été des succès. Que des créations. La programmation est complète pour 2009 et 2010. En 2008, le théâtre a enregistré un bénéfice de 800.000 euros pour un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros. Jean-Manuel Bajen, 62 ans, gère le théâtre comme il a géré ses entreprises. « Il faut examiner le consommateur en situation de crise et toujours créer de nouveaux produits », explique-t-il. Il a embauché quatre commerciaux. Cet ancien footballeur des Girondins de Bordeaux a commencé à bâtir son groupe industriel à sa sortie du Cnam de Bordeaux, au début des années 1970. Il a d'abord monté une société d'électricité pour le bâtiment, puis une société de construction, puis une entreprise de fenêtres en aluminium, et ainsi de suite. Chaque fois, il réinvestit les bénéfices dans la création de nouvelles entreprises. En 1984, il lance la construction de maisons en bois et crée le Centre national du bois à Bordeaux. Puis ce sera une chaîne d'hôtels, Quick Palace, ? il y en a aujourd'hui 175 répartis dans toute la France ?, des maisons de retraite médicalisées (Vita Home), des sociétés de promotion immobilière, des restaurants? esprit de troupeLe holding Bajen regroupe 62 entreprises des métiers de la construction, réalisant un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros. « Au théâtre, il faut avoir un esprit de troupe pour être cohérent. Comme je suis un ancien footballeur, j'ai l'esprit d'équipe. On va vers celui qui est en difficulté et on encourage celui qui réussit. On ne peut manager que dans la compréhension et la tolérance. » Il vient de créer une fondation, dotée de 1 million d'euros, destinée à distribuer des bourses aux élèves de l'école du spectacle qui ouvrira ses portes en septembre 2009 au théâtre des Variétés. Mais Jean-Manuel Bajen n'est pas homme à s'arrêter là. Dans sa ligne de mire, le théâtre Marigny, actuellement propriété d'Artémis, le holding de François Pinault, mais aussi, d'autres théâtres parisiens. « Il va y en avoir prochainement plusieurs à vendre », souffle-t-il.
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