Les labos investissent aussi via leurs fonds

harmacieGSK, Novartis, Roche et Lilly réunis pour investir dans la société de biotechnologie américaine Aileron : l'opération est étonnante venant de laboratoires habituellement concurrents. En fait, ce sont leurs fonds de capital-risque (« venture funds ») qui ont réalisé hier l'opération, d'un montant de 40 millions de dollars, aux côtés de fonds spécialisés (Excel Medical Fund et Apple Tree).Peu d'industries ont encore les moyens de financer de telles structures, le plus souvent destinées à assurer aux sociétés un accès privilégié à de futures cibles. Mais pour les laboratoires pharmaceutiques, qui ont besoin de relais de croissance et génèrent d'importants flux de liquidités, les fonds de capital-risque constituent de véritables « bras armés ». Leur champ d'intérêt : les biotechs, ces start-up dédiées à la recherche et développement (R&D). « Les fonds qui ont investi à notre capital s'étaient familiarisés avec notre activité via les départements de R&D de leurs laboratoires respectifs », confirme Joe Yanchik, PDG d'Aileron, à « La Tribune ». Les 23 salariés de la biotech travaillent sur des médicaments innovants à base de peptides, destinés à guérir cancers, maladies métaboliques et infectieuses.intérêt technologiqueGénéralement financés via des lignes de crédit de leurs maisons mères, les fonds de laboratoires gèrent quelques centaines de millions d'euros (500 pour Novartis, 330 pour Roche) via des participations dans plusieurs dizaines de biotechs. Mais, cette fois, l'opération est inédite par son ampleur : le plus souvent, seuls un ou deux fonds financent une start-up. « Si quatre fonds se sont manifestés, c'est que la technologie de la société est particulièrement intéressante », explique Florent Gros, responsable du Novartis Venture Fund à Bâle. D'autant que les capital-risqueurs sont de plus en plus sollicités avec la raréfaction du crédit et les difficultés d'accès aux marchés boursiers. Le financement permettra à Aileron de commencer des essais cliniques dès 2010. « Nous espérons être en mesure de proposer un premier accord de licence à un grand groupe d'ici douze mois », confie son PDG. Nul doute que les quatre laboratoires investisseurs s'y intéresseront de près. AUDREY TONNELIERles capital-risqueurs sont de plus en plus sollicités avec la raré-faction du crédit.
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