Les caisses d'épargne refusent les « bad banks » pour Landesbanken

ALLEMAGNELes caisses d'épargne allemandes freinent à nouveau le processus de sauvetage des Landesbanken, dont elles sont coactionnaires aux côtés des États régionaux. Dimanche, dans une lettre adressée à la chancelière Angela Merkel, le président de la Fédération des caisses d'épargne (DSGV), Heinrich Haasis, a rejeté le projet gouvernemental de structure de défaisance pour les banques régionales qui doit être présenté en Conseil des ministres demain. Ce projet prévoit que les actionnaires de ces instituts assument la responsabilité financière des actifs toxiques et des activités non stratégiques qui pourront être mis à l'écart dans cette nouvelle structure. Une responsabilité dont ne veulent pas les quelque 450 caisses d'épargne, qui sont toutes actionnaires, à des niveaux différents, des sept banques régionales allemandes. différence de traitementPour Heinrich Haasis, le plan du gouvernement introduit une inégalité de traitement entre actionnaires. « Personne n'a demandé que les propriétaires des banques privées s'engagent à les renflouer pour recevoir l'aide de l'État », écrit-il ainsi en faisant une allusion à peine voilée à l'injection de 18,2 milliards d'euros de l'État fédéral dans Commer-zbank. Les caisses d'épargne redoutent en effet que la facture finale du sauvetage de ces banques régionales ne soit très salée?: nul ne sait ce qui pourra être sauvé des quelque 1.800 milliards d'euros de bilan qu'elles cumulent aujourd'hui.Déjà récemment, les fédérations locales avaient refusé de garantir tout élargissement de la structure de défaisance déjà existante de WestLB, provoquant le départ de son patron, Heinz Hilgert. Heinrich Haasis justifie également ce refus de payer pour les Landesbanken par le risque d'un effondrement du crédit aux entreprises?: « Chaque euro ne peut être investi qu'une fois, soit dans le crédit aux PME, soit dans le soutien à d'autres banques », a-t-il ainsi menacé. Reste à savoir si cette opposition peut bloquer le processus initié par le gouvernement fédéral. Jeudi, le ministre des Finances, Peer Steinbrück, avait arraché un accord aux Länder?: l'engagement d'un processus de concentration qui doit s'achever fin 2010 contre une « bad bank » (lire « La Tribune » du 6 juin). Le gouvernement affirme que les caisses d'épargne doivent assumer leurs responsabilités et assure que le calendrier ne changera pas. Heinrich Haasis, lui, espère pouvoir modifier les termes des responsabilités pendant le processus parlementaire. Sa marge de man?uvre est cependant réduite, car le bilan des Landesbanken doit être assaini au plus vite, au risque de provoquer des dégâts qui, quoi qu'il arrive, éclabousseront les caisses d'épargne. Romaric Godin, à Francfort
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