Angela Merkel réunit son sommet

Angela Merkel tente de répondre aux pressions intérieures et extérieures. Face aux critiques qui fustigent son immobilisme et la modération de son paquet conjoncturel, elle a annoncé la réunion d'un « sommet de crise » dimanche prochain. Le ban et l'arrière-ban du monde politique et économique allemand devrait y participer?: outre la chancelière elle-même, on annonce la présence du vice-chancelier et candidat social-démocrate pour les élections de septembre, Franz-Walter Steinmeier, des ministres des Finances, de l'Économie, du Travail ainsi que des patrons et représentants des banques privées, des banques régionales et des caisses d'épargne et de plusieurs économistes. Tous se pencheront sur l'état de l'économie allemande et sur les remèdes à lui administrer. donner des gages Quelques jours seulement après avoir obtenu de son parti, la CDU, un accord sur le statu quo en termes de mesures conjoncturelles, voici donc Angela Merkel obligée de donner des gages à ceux qui veulent une action gouvernementale. Il est vrai que la semaine n'a pas été de tout repos pour la chancelière qui a vu les propositions jaillir de tous les côtés, aggravant encore l'impression d'immobilisme du chef du gouvernement. C'est d'abord la proposition d'un chèque de 500 euros pour les ménages allemands portés entre autres par la gauche du SPD qui a mis le feu aux poudres. La plupart des économistes ont mis en garde contre « le feu de paille » de cette mesure jugée trop ponctuelle, mais le débat a été lancé et chacun y est allé ensuite de sa proposition. D'autant que le chef économiste de Deutsche Bank, Norbert Walter, a prévenu vendredi que, si rien n'était fait, la contraction du PIB allemand pourrait aller jusqu'à 4 %. Du coup, le ministre de l'Économie, Michael Glos, a renouvelé sa demande de baisse de l'impôt sur le revenu, le patron du SPD, Franz Müntefering, estimant de son côté qu'il fallait un « deuxième paquet gouvernemental », tandis que la ministre CDU de l'Éducation a proposé d'investir 5 milliards dans la rénovation des écoles. Angela Merkel tente donc avec ce sommet de reprendre la main dans le débat public. « Nous devons rassembler les nombreuses idées et propositions et examiner en profondeur la situation pour agir au mieux », affirme-t-on à Berlin. Pour autant, le gouvernement indique à Berlin que ce sommet ne devrait déboucher que sur des « informations » et non sur des « décisions ». Ces dernières ne devraient intervenir que le 5 janvier, à l'issue de la réunion de la commission de coalition. Sans certitude que celle-ci débouche sur des actions concrètes. Romaric Godin, à Francfort
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