L'État pourrait remettre la main à la poche

Soutenir les gros pour mieux sauver les petits. Tel serait l'objectif des facilités de crédit que le gouvernement pourrait, comme son homologue allemand, accorder aux entreprises en difficulté. Annoncé jeudi par Nicolas Sarkozy, cette nouvelle intervention de l'État profiterait en particulier à l'automobile. Peut-on en déduire que le plan de relance, qui contient déjà un certain nombre de mesures de soutien à ce secteur ? comme une prime à la casse, un prêt à taux réduit de 1 milliard d'euros pour les établissements financiers des groupes automobiles et la constitution d'un fonds de soutien à la sous-traitance ? est déjà insuffisant ? cesser de délocaliserPas vraiment. Anticipant les profondes difficultés de ce secteur, Nicolas Sarkozy s'était dit prêt dès décembre au cours d'une réunion avec les constructeurs et leurs sous-traitants à « mettre en ?uvre de nouvelles aides, notamment sous forme de prêts ou garanties », à condition que les entreprises cessent de délo­caliser leurs activités. Sachant que l'automobile, en plus des mesures intégrées dans le plan de relance, a déjà bénéficié de financements destinés au soutien du crédit automobile à hauteur de 779 millions d'euros, que Renault et PSA sont toujours bénéficiaires (1,5 milliard d'euros de résul­tat net pour Renault et 733 millions pour PSA au premier semestre), cette aide supplémentaire est-elle légitime ? « Certes, les constructeurs font encore des bénéfices mais ceux-ci fondent comme neige au soleil avec l'écroulement des ventes et le coût de plus en plus élevé des stocks. De ce soutien dépend la survie de leurs sous-traitants », explique-t-on à la CGPME, qui restera vigilante à ce que cette nouvelle aide bénéficie aussi aux PME. Reste à savoir qui paiera la note finale si les constructeurs restent béné­ficiaires. Le contribuable ? Ce serait mal venu. Intégrer une clause de retour à une meil­leure fortune dans la convention que l'État passera avec les constructeurs pourrait être l'une des solutions envisagées par l'État, toujours ingénieux lorsqu'il s'agit de retrouver sa mise. On devrait en savoir plus lors des états généraux de l'automobile qui se tiendront le 20 janvier prochain. F. Pi.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.