La production industrielle accuse sa plus sévère chute depuis 1974

Plus dure sera la chute. Souffreteuse depuis de nombreux trimestres, l'industrie tricolore est désormais dans l'impasse. En témoignent les chiffres dévoilés hier par l'Insee : la production industrielle hors énergie a reculé de 3,1 % en novembre et de 7,8 % sur un an. « Une telle chute de l'activité n'avait pas été observée depuis le premier choc pétrolier de 1974 », constate Olivier Gasnier à la Société Générale.Bien qu'il ne représente que 12 % de la production industrielle, le secteur automobile, dont l'activité a reculé de 8,1 % en novembre et de 26 % sur un an, plombe quasiment à lui seul cet indice, ses difficultés se propageant à une grande partie de l'industrie et en particulier au secteur des biens intermédiaires (? 5,6 % en novembre, ? 9,6 % sur un an). « Un tiers de la baisse annuelle de l'indice s'explique par les difficultés de l'automobile », détaille-t-on à Bercy. Ce qui pose avec acuité la question de l'avenir de ce secteur. « Il s'agit là d'un maillon essentiel de notre chaîne industrielle, car le secteur fait vivre une myriade de fournisseurs en amont, allant de l'acier au plastique en passant par le caoutchouc au textile, sans oublier les composants électroniques ou le verre. On comprend la volonté de sauver cet acteur essentiel coûte que coûte. Mais, après avoir délocalisé leurs modèles d'entrée de gamme, il reste à savoir si les constructeurs français sont suffisamment compétitifs sur les véhicules de plus haut standing, allant de la moyenne supérieure au haut de gamme, pour pouvoir garantir à long terme la pérennité de leurs sites français », explique Alexander Law chez Xerfi.À Bercy, on trouve encore quelques raisons d'espérer en des jours meilleurs, même dans l'automobile. « Comme les usines ont quasiment arrêté de tourner en décembre, la production devrait ma­thématiquement redémarrer en janvier », explique-t-on. Les aides sectorielles sur lesquelles planche Bercy ne seront pas superflues, surtout pour les sous-traitants. Autre élément relativement réconfortant : la fin du déstockage en masse auquel les entre­prises ont procédé depuis ­octobre. « Si la consommation continue de résister, les entreprises n'auront pas d'autre choix que d'augmenter leur production », espè­re-t-on au ministère de l'Économie. C'est une autre question, et un autre débat. Face à la ­montée du chômage, les Français pré­fé­reront-ils consommer ou épargner ? Pour l'instant, les économistes privilégient surtout la seconde hypothèse.
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