Sarkozy veut renforcer

Après la série d'accidents mortels qui se sont produits à l'hôpital durant les fêtes, le chef de l'État a profité de l'inauguration du nouvel hôpital civil de Strasbourg, hier, pour justifier la nécessité de moderniser l'hôpital à travers la loi Bachelot, bientôt en examen au Parlement. Nicolas Sarkozy a surtout lancé la réforme des centres hospitaliers et universitaires, les CHU, ces établissements d'excellence nés en 1958 de la loi Debré avec la triple mission de soins, d'enseignement et de recherche.Le chef de l'État place en effet la « recherche en sant頻 au c?ur de ses priorités. Le processus a débuté avec la réforme de la recherche des sciences de la vie, très décriée par les chercheurs. Les rapports Zerhouni et Godet, remis en novembre dernier à la ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, ont jeté les bases d'un institut unique des sciences de la vie regroupant toute la biologie française autour de l'actuel Inserm. Une refonte d'ampleur qui ne sera pas sans conséquence sur les CHU, qui hébergent 80 % des unités de recherche de l'Inserm : Nicolas Sarkozy a lancé hier leur réforme. La commission présidée par Jacques Marescaux sera chargée de « proposer un nouveau modèle » pour les projets médicaux des CHU. Un objectif en plein accord avec celui poursuivi par Valérie Pécresse pour créer des filières d'excellence pour les enseignants-chercheurs et faire émerger des campus universitaires de pointe. La commission Marescaux sera chargée d'évaluer les bonnes pratiques et la performance des CHU mais aussi d'améliorer « l'attractivité et la gestion des carrières des praticiens hospitaliers ». La carte des CHU pourrait donc se voir réorganisée autour de grands pôles d'excellence. financement des CHU Le chef de l'État veut également revoir le financement des CHU, qui, à l'exception de Limoges et Poitiers, étaient tous dans le rouge en 2007. « Le processus de dégradation des comptes des CHU est apparu avec la mise en place de la nouvelle tarification à l'activité (T2A) à partir de 2005 », souligne-t-on à la Fédération hospitalière de France. Ce financement, attribué en fonction de l'activité médicale réelle des hôpitaux, a succédé à l'ancienne dotation globale dont bénéficiaient les établissements. Hier, Nicolas Sarkozy a demandé à la mission Marescaux de vérifier si la T2A valorise suffisamment la médecine dite de « recours », hautement spécialisée. Le président veut également que soient examinés de près les circuits de financements du CHU pour la recherche, l'enseignement, les soins de recours et les soins de proximité. Une initiative saluée par les CHU. « Aujourd'hui, la technologie de pointe et les soins complexes ne sont pas rémunérés à leur juste valeur, plaide le président de la conférence de directeurs de CHU, Paul Castel. Le financement de l'activité d'enseignement et de recherche est par ailleurs calculé au doigt mouillé. D'où la nécessité d'une opération vérité. » n
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