Fin de partie pour PAI sur Monier

Monier aura bientôt un nouveau propriétaire. Hier, le fonds d'investissement français PAI, principal actionnaire du fabricant de tuiles avec 65 % du capital, a décidé de laisser les clés de la société aux créanciers. Pour le fonds, l'aventure Monier, dans laquelle il était entré en 2007, se solde par une perte sèche de 250 millions d'euros.Une capitulation qui marque la fin de plusieurs semaines d'âpres négociations entre les banquiers et PAI pour trouver une solution au problème d'endettement de Monier. Car, le 1er juillet prochain, la société sera dans l'incapacité d'honorer les 60 millions d'euros d'intérêt de sa dette colossale de 1,8 milliard d'euros. Depuis l'accélération de la crise à l'automne 2008, l'industriel est en péril. Son résultat d'exploitation devrait être peu ou prou divisé par deux cette année par rapport au dernier exercice.PAI a bien essayé de trouver une solution, proposant trois offres successives, réduisant ses exigences à chaque fois, mais en vain. « Nous avons cherché les moyens de participer à la restructuration mais il n'a pas été possible de trouver un accord cohérent avec les critères financiers de nos investisseurs », détaille le fonds d'investissement.Les créanciers sont maintenant seuls maîtres à bord. Parmi eux, leur chef de file, le français BNP Paribas, et un consortium composé des fonds d'investissement Apollo, TowerBrook Capital et York Capital, qui ont acquis ces derniers mois près de 20 % de la dette du fabricant de tuile à un prix décoté. Leur proposition, adoptée hier par environ 75 % des créanciers ? Injecter 150 millions d'euros sous forme de dette « super-senior » (lourdement rémunérée) dans la société et abandonner 50 % de ses créances. Alexandre Madde
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