Coller Capital veut profiter des difficultés des investisseurs

vate equityL'américain Coller Capital semble ignorer la crise qui frappe le private equity. D'après les rumeurs de marché, le fonds s'apprêterait à lever quelque 10 milliards de dollars (7,16 milliards d'euros, une somme que ne confirme pas l'intéressé). Un objectif ambitieux à l'heure où les investisseurs désertent le capital-investissement. Sans compter que Coller Capital dispose encore de 1 milliard de dollars dans ses caisses sur les 4,8 milliards levés en 2007. Alors, inconscience ou clairvoyance?? Aucun des deux. En fait, Coller Capital a la chance d'évoluer sur l'unique segment de marché du private equity en explosion?: les marchés dits « secondaires ». Concrètement, les fonds secondaires ont pour rôle de racheter les participations que les investisseurs détiennent dans des fonds d'investissement existants et qui souhaitent sortir avant la fin de durée de vie du fonds. C'est une porte de sortie pour certains investisseurs, acculés par leurs propres difficultés financières, et prêts à revendre à prix cassé leurs parts. La crise a donc créé une offre sans précédent, largement supérieure à la demande. Résultat, nombre d'acteurs se ruent à l'achat. Outre Coller Capital, la banque américaine Goldman Sachs a annoncé en avril dernier la création d'un fonds secondaire de 5,5 milliards de dollars et Pomona Capital, un acteur « historique », a clos hier son septième fonds, à 1,3 milliard de dollars, soit 30 % de plus que son objectif initial de levée. Aux États-Unis, alors que la levée de fonds sur le marché du « LBO » s'effondre (-72 % à fin juin), celle des fonds secondaires a atteint un record historique, passant de 3,3 milliards à 15,6 milliards de dollars à la fin du premier semestre par rapport à l'an passé, selon une étude de Private Equity Analyst.Nul doute que chaque dollar trouvera un investisseur ou un fonds de LBO en détresse prêt à liquider une partie de son portefeuille. À l'instar d'American Capital, qui cherche à céder l'ensemble de son portefeuille en Europe, dont des participations dans Delsey ou Go Voyages. Coller Capital et son concurrent HarbourVest seraient sur les rangs. Parmi les vendeurs sur le marché secondaire figurent également des banquiers et des assureurs, devenus avares en capitaux après avoir massivement investi dans le private equity. Coup de chance pour ces derniers, les prix semblent remonter. D'après les chiffres de Thomson Reuters LPC, basés sur un échantillon de 40 « LBO », la décote moyenne, qui avait dépassé 38 % fin janvier, atteignait à peine 14 % au début du mois. Alexandre Maddens La crise a créé une offre sans précédent, largement supérieure à la demande.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.