L'affaire des disparus du beach

« Dr Kouchner a la dictature sélective », ironise Bruno Ben, responsable de la plate-forme des acteurs libres de la société civile gabonaise. Si Omar Bongo achète ses opposants, Denis Sassou-Nguesso les liquide. Le président congolais fait en effet l'objet en France d'une plainte pour « crime contre l'humanit頻. Lors de son retour au pouvoir par un coup d'État en 1997, les troupes de Sassou se livrent à un véritable nettoyage ethnique jusqu'en 1998. En 1999, le HCR obtient le feu vert de Sassou pour organiser le rapatriement de Congolais ayant trouvé refuge au Congo-Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve. Des milliers de personnes acceptent de rentrer à Brazzaville par son port fluvial, le Beach. À l'arrivée, les civils sont triés par la garde républicaine (présidentielle). « Ils vérifiaient si nous avions des marques de port d'armes aux épaules ou de ports de rangers aux pieds. Autant de signes présumés de notre appartenance aux Ninjas [les milices de Kolelas, un opposant à Sassou] », raconte un rescapé. Les hommes sont ensuite emmenés derrière le palais présidentiel. Des centaines de personnes seront exécutées et brûlées. Les parents de victimes s'organisent, établissent une liste de disparus et saisissent la Fédération internationale des droits de l'homme. En 2001, elle dépose plainte en France contre Denis Sassou-Nguesso et plusieurs dignitaires du régime pour « crime contre l'humanit頻. Une information judiciaire est ouverte en 2002. En 2004, le chef de la police congolaise est arrêté, écroué à la Santé, puis libéré sur intervention de l'Élysée. Le 22 novembre, la cour d'appel annule l'ensemble de l'affaire. Décision finalement cassée par la Cour de cassation. Un nouveau juge a été désigné. X. H.
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