La métallurgie rêve de revoir son accord sur les « 35 heures »

C'est une petite faille dans l'accord sur le temps de travail de 1998, mais qui encombre grandement le patronat de la métallurgie. Selon nos informations, plusieurs grands employeurs de la branche ont sollicité l'UIMM afin qu'elle revoie, avec les syndicats, certaines modalités du texte sur les 35 heures.Au c?ur du débat, l'article 14 portant sur les « forfaits jours ». Au moment de la négociation, il y a dix ans, le patronat milite en faveur de cette disposition qui permet de ne pas décompter le temps de travail des cadres, en leur payant un forfait qui inclut salaire et heures supplémentaires. La formule connaît un grand succès. Fin 2008, 14,4 % des salariés de l'automobile et 19,6 % des employés des biens d'équipement travaillaient sous ce régime, selon le ministère du Travail. Seul problème, en contrepartie, les syndicats ont obtenu que « la rémunération du salarié ne peut être réduite du fait d'une mesure de chômage partiel affectant l'entreprise ». En clair, alors que les ouvriers de production ne touchent plus que 60 % de leur salaire lorsque l'usine est au chômage partiel, les cadres, eux, continuent à percevoir 100 % de leur rémunération. « moratoire »À la faveur de la crise, les employeurs de la branche ? et tout particulièrement de l'automobile ? ont découvert les limites de leur accord sur le temps de travail. Dans un premier temps, ils ont, en effet, incité les cadres à prendre des vacances pour suivre le ralentissement de la production. Mais les congés ne suffisent plus pour absorber la baisse d'activité. Une partie des employeurs militent donc en faveur d'un « moratoire » sur ces dispositions spécifiques aux cadres. Reste à voir quel accueil les syndicats réserveront à cet appel du pied. Certains d'entre eux se disent prêts à négocier des « contreparties intelligentes ». D'autres ne manqueront pas d'y voir une nouvelle remise en cause des 35 heures. Compte tenu des risques sociaux, l'UIMM s'est donnée jusqu'au 25 février, date de la prochaine rencontre avec les partenaires sociaux, pour décider si elle met ou pas le sujet sur la table. Agnès Laurent
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