Des solutions inédites pour sauver l'emploi

Tout sauf le chômage?! Depuis le début de la crise économique, l'objectif revient en boucle dans les discours du chef de l'État, mais aussi des leaders syndicaux et des dirigeants d'entreprise. À charge pour les responsables de terrain ? DRH, représentants du personnel, etc. ? de trouver des solutions inédites pour éviter les plans de licenciements massifs.Une ébullition nouvelle, propre à la crise 2009, qui n'est pas toujours exempte d'arrière-pensées. Le gouvernement tente par tous les moyens de limiter une hausse du chômage qui bat déjà tous les records. Les entreprises ont plus de marges de man?uvre que par le passé puisqu'elles ont déjà largement réduit leur masse salariale en diminuant drastiquement leur recours à l'intérim ou aux CDD. Mais le fait est là?: « Il y a eu un effet de sidération face à la crise. Les entreprises sont entrées dans un univers qu'elles n'avaient pas programmé. Mais elles ont eu un réflexe de conservation de leurs ressources humaines », souligne Frédéric Bruggeman, directeur de l'activité mutations économiques du cabinet Amnyos.Premier levier utilisé, l'aménagement du temps de travail. À la faveur du ralentissement d'activité, les DRH redécouvrent les charmes des journées de RTT. Prises en lieu et place de jours de chômage partiel, elles permettent de maintenir la rémunération à 100 % des salariés. Certaines sociétés, à l'instar de Renault (lire ci-contre), vont plus loin et instaurent des mécanismes de solidarité entre différentes catégories de salariés. D'autres employeurs préfèrent jouer sur la masse salariale. « Des primes qui étaient versées automatiquement jusque-là sont désormais soumises à l'atteinte de résultat. Et les syndicats l'acceptent car ils sont sensibilisés aux difficultés que rencontrent les entreprises », confirme Sophie Uettwiller, associée au cabinet d'avocats UGGC & Associés.Des formules plus inédites sont aussi à l'étude. Ainsi, Bobcat, une société installée dans le bassin de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) dont le carnet de commandes s'est vidé, tente de prêter des salariés à une entreprise qui a toujours des besoins. Une initiative que l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) aimerait généraliser. Mais c'est surtout du côté de la formation que de nombreux espoirs se portent pour mieux l'articuler avec le chômage partiel et permettre aux salariés de toucher 100 % de leur salaire. Pour attrayantes qu'elles soient, ces formules se heurtent encore à des obstacles juridiques et à des problèmes de financement. « Sur la formation, par exemple, tout le monde a envie d'y aller, mais personne ne sait comment. Mais on va y arriver », reprend Frédéric Bruggeman. Reste une inconnue ? et de taille. La bonne volonté des entreprises risque, en effet, de se heurter rapidement à leurs problèmes de trésorerie. Les plans sociaux risquent alors de faire un retour remarqué. n
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