Tristes Pâques

Les fêtes pascales font, comme celles de Noël, les choux gras des chocolatiers. Mais cette année, la crise se fait aussi sentir sur ce produit auquel on prête pourtant des vertus antianxiogènes. La baisse de la consommation s'est en effet poursuivie en 2009. À Pâques, les ventes de chocolat sont passées de 14.400 tonnes en 2006 à 12.700 tonnes deux ans plus tard. Et cette année on s'attend à passer sous la barre des 12.500 tonnes. De quoi augurer d'un recul sur l'année puisque de 50 % à 75 % de la consommation de chocolat a lieu lors des fêtes de Pâques et de Noël. En 2008, 379.100 tonnes ont été vendues pour 2,9 milliards d'euros, selon le Syndicat du chocolat, qui regroupe en particulier Cadbury, Nestlé, Cemoi, Ferrero et Mars. La situation française n'est pas différente des autres pays. « Les moutures de cacao en Allemagne, premier transformateur européen, ont chuté de 21,3 %, au premier trimestre 2009, reflétant la chute de la demande chez les chocolatiers », a rapporté la revue spécialisée « Public Ledger ». Les prix du cacao, qui s'étaient jusque-là illustrés par une résistance étonnante à la crise économique, enregistrant un record de 23 ans le 23 janvier dernier sur le Liffe à 2.004 dollars la tonne, sont maintenant plus sensibles à la demande. Le cours du contrat pour livraison mai est revenu à 1.842 dollars la tonne, car l'Organisation internationale du cacao a tiré la sonnette d'alarme en pronostiquant le retour aux excédents de production mondiale, inconnus depuis quatre ans. Le monde devrait connaître un surplus de 100.000 tonnes lors de la saison 2010. L'organisme prévoit également que le déficit de la saison prenant fin le 1er octobre prochain sera réduit de moitié par rapport à ses précédentes prévisions et ainsi ramené à moins de 100.000 tonnes. De leur côté, les analystes de Barclays Capital relèvent que « les problèmes liés à l'offre, spécialement en Côte d'Ivoire, ont été le principal facteur de hausse des cours cette année. Cependant, comme l'intérêt se déplace vers la consommation dans le contexte de la récession, les prix pourraient souffrir davantage de données [médiocres] sur les moutures et la demande ».Christophe Tricaud
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