Un label contre les déserts du haut débit

Même enceinte, Nathalie Kosciusko-Morizet ne relâche pas la cadence. Le calendrier est « serr頻 pour la secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique. Et pour cause?: elle entend profiter de l'examen par le Sénat d'un texte portant sur la fracture numérique le 20 juillet pour mettre en avant le haut débit pour tous. Cette question pourrait également « trouver sa place » dans le grand emprunt national, discuté à la rentrée. « NKM » a donc tenu à rencontrer les opérateurs pour maintenir la pression.Le label « haut débit pour tous » prévu dans le cadre du plan « France numérique 2012 », sera opérationnel en septembre. Les opérateurs labellisés s'engageront à proposer une offre d'au moins 512 megabits à 35 euros maximum par mois, location de l'équipement comprise. Les fournisseurs d'accès Viveole, Nordnet, Numeo et SFR se sont portés candidats. Les spécialistes des transmissions satellites Astra et Eutelsat collaborent au projet, sans proposer d'offre commerciale. En attendant la fibre optique, les connexions seront surtout assurées par satellite. « Le but est d'avoir au moins deux opérateurs par région », précise Nathalie Kosciusko-Morizet.coup de pouce publicJeudi, l'Association française des utilisateurs de télécommunications (Afutt) lui avait envoyé une lettre ouverte. Jacques Pomonti, le président de l'association, soulevait le « risque de laisser des gens au bord de la route ». Selon lui, 600.000 foyers disposent d'une connexion inférieure à 512 megabits. Un débit loin d'être suffisant pour un usage moderne d'Internet.« Rien ne s'est passé dans les cinq dernières années à propos des zones blanches. » Ces zones, principalement des communes isolées, sont-elles réellement tombées dans l'oubli?? C'est possible. « Le marché ne va pas spontanément y investir, ce n'est pas rentable. La fibre n'y sera possible qu'avec une subvention publique », explique le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et postales (Arcep), Jean-Ludovic Silicani. Solutions envisagées?: sociétés d'économie mixte et délégations de service public.Dans les zones « grises », zones périphériques et villes moyennes, « NKM » défend l'idée d'un investissement public minoritaire. « Aujourd'hui, les collectivités locales font tout ou rien. » La secrétaire d'État avait demandé à la Caisse des dépôts et des consignations une étude sur le sujet. Le coup de pouce public sous la forme d'un ticket dans un syndicat d'économie mixte se ferait au sein du volet numérique du plan de relance.Reste la question des grandes métropoles et Paris. La consultation lancée fin juin par l'Arcep s'achèvera le 22 juillet. Le projet réactualisé sera alors envoyé au Conseil de la concurrence, avant de passer par Bruxelles. Le cadre juridique sera établi d'ici début novembre.Les débats avancent, même s'il existe des « oppositions entre les opérateurs », selon Nathalie Kosciusko-Morizet. « Ils se demandent actuellement si les zones moins denses ne sont finalement pas plus intéressantes que la zone très dense, compte tenu des modèles mis en place. »
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