Depuis Ella Fitzgerald, les chanteuses occupent le devant de...

Sur la scène du jazz, elles font la course en tête. Les chanteuses assurent la dynamique commerciale, c'est un fait indéniable. Elles perpétuent la tradition des Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Dinah Washington, s'aventurent sur les terrains de la pop, cultivent le style folk. Coup de zoom, très subjectif et limité (il n'est de semaine sans qu'une nouvelle voix apparaisse), sur des albums sortis ces derniers mois. ?Les classiquesDiana KrallClasse tout simplementQuand on occupe la première place, les jalousies ne manquent pas. Trop parfaite, trop lisse, disent certains. Diana Krall assure son statut avec sérénité et classe. Épanouie dans sa vie privée (épouse de l'auteur-compositeur-interprète Elvis Costello, jeune mère de jumeaux), Diana affiche des qualités essentielles : musicalité parfaite, justesse de ton. Pianiste de premier plan, elle pourrait même se limiter à ce rôle d'instrumentiste. Ce n'est pas son tempérament. Elle en donne la preuve dans son dernier disque à la réalisation très soignée (grand orchestre, violons) consacré en grande partie à la musique brésilienne. Avec respect, Diana Krall traite ainsi le tube planétaire de la bossa-nova « The Girl from Ipanema » transformé pour l'occasion en « Boy from Ipanema ». Un petit grain de folie ne serait toutefois pas malvenu. Roberta GambariniUne aisance redoutableSon duo avec le pianiste Hank Jones ? une légende ? l'a installée parmi les chanteuses de jazz de la plus belle eau. Avec Roberta Gambarini, Italienne de New York, c'est le « grand genre » vocal. Dans la lignée de Sarah Vaughan, « la Divine », elle peut tout se permettre avec un registre d'une extrême richesse, assurant des tempos d'enfer et suave sur des ballades. Des qualités qui permettent de couvrir un large répertoire des airs brésiliens (très prisés ces temps-ci) aux grands classiques tel Gershwin, dont elle donna récemment au New Morning un pot-pourri (ou medley) avec une confondante aisance. On surveillera ses prestations cet été lors des festivals au sein d'un big band. ?Les blueswomenShemekia CopelandLa vigueur de ChicagoUne chanteuse qui « déménage », Shemekia Copeland ! Bon sang ne saurait mentir, la fille du guitariste Johnny Copeland connaît ses classiques. Des textes bien sentis sur la vie quotidienne (l'amour, le travail?) et une voix profonde qui constituent un cocktail bien revigorant. Certains chroniqueurs soulignent sa filiation avec Koko Taylor, figure centrale de la scène de Chicago. Demi EvansAu plaisir de la soulDans la grande tradition de la soul, Demi Evans déploie une belle énergie. Elle n'engendre pas la mélancolie sur des rythmes soutenus avec des textes qui reflètent bien cette Amérique volontaire en ce début de la présidence Obama. Une chanteuse que l'on retrouve avec plaisir. ?Les intimistesMadeleine PeyrouxDu folk bien tempéréÀ ses débuts, certains, emphatiques, avaient évoqué une nouvelle Billie Holiday. À cet excès, Madeleine Peyroux a survécu. Chanteuse et guitariste, elle trace sa voie avec ses propres compositions : du folk bien tempéré et bien trempé. Une artiste qui alterne sérénité et gravité sur des airs inspirant la nostalgie. Un quatrième album qui témoigne d'une belle maturité. Melodie GardotDu glamour à revendreElle fut la révélation de 2008 : la chanteuse de charme dans sa plus belle expression. Son histoire personnelle ajouta au « buzz » : victime d'un lourd accident de voiture, Melodie Gardot (on prononce à la française) composa ses premiers titres sur son lit d'hôpital. Jeune blonde aux allures de star des films noirs, Melodie distille ses mélodies avec grâce et élégance. Des qualités mises en exergue dans son dernier album réalisé avec le réputé producteur Larry Klein. Susie ArioliDélicatesse et fraîcheurAssociée de longue date au guitariste Jordan Officer, Susie Arioli présente la particularité de s'accompagner à la caisse claire. Imprimant un rythme alerte à son chant, l'artiste canadienne fait souffler un air frais sur la scène du jazz. Au côté de standards américains (signés Irvin Berlin et George Gershwin), Susie Arioli rend hommage aux compositeurs français, Boris Vian pour « Je bois », donné dans la langue de Prévert, et Charles Trenet, avec « la Mer » présenté dans sa version américaine « Beyond the sea ». Une chanteuse qui n'a pas en France la cote qu'elle mérite. ?Une marginaleKristin AsbjornsenEnvoûtante ScandinaveIl y a dans la voix de la Norvégienne Kristin Asbjornsen un grain sonore bien particulier. Une sorte de fêlure qui caractérisait Janis Joplin. Après avoir goûté de tous les genres musicaux, Kristin s'est attaquée avec succès au gospel. À découvrir ! Jean-Louis LemarchandBouquet estival de chanteuse
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