Une crise sans merci et des plongeons spectaculaires

En 2008, les fervents défenseurs de la théorie du « découplage » (entre économies développées et émergentes) ont vu leur credo sévèrement mis à mal, puis enterré. Les pays dits émergents, que d'aucuns jugeaient assez solides pour résister à la crise financière, n'auront donc guère été épargnés. Leurs Bourses, encore très dépendantes des flux européens et américains, ont fait les frais de la paralysie du marché du crédit et du rapatriement de capitaux par les fonds globaux, notamment les hedge funds.Ces retraits massifs ont provoqué sur ces places des plongeons supérieurs à ceux observés sur les marchés développés. L'indice MSCI dédié aux marchés émergents a ainsi chuté de 54,5 % (en dollars). Parmi les différentes régions du monde, l'Europe de l'Est et centrale a été la plus touchée (? 69,6 %), même si l'Asie (? 54 %) et l'Amérique latine (? 52 %) affichent également des bilans calamiteux. Seule une poignée de pays, encore peu perméables aux flux internationaux, ont su se maintenir à flot. Il s'agit du Ghana, de la Tunisie et de l'Équateur.Forts de cette expérience, les investisseurs devraient aborder 2009 avec la plus grande prudence. « Les risques sur ces marchés restent saillants », estiment les gérants de BNY Mellon, qui redoutent à la fois « une poursuite de la paralysie des marchés de crédit, de la baisse des prix de matières premières, ou encore un regain d'aversion au risque ». En outre, le cycle des révisions de bénéfices n'est sans doute pas achevé. D'ores et déjà, les estimations de profits par les analystes ont été sérieusement revues à la baisse ces dernières semaines. 7 % de baisse en 2008Selon le bureau d'études Facset, les perspectives de résultats au sein des marchés émergents seraient désormais négatives de 7 % pour 2008, alors qu'elles étaient en hausse de 15 % il y a seulement trois mois. Pour l'heure, les multiples de valorisation autour de 8 fois les bénéfices estimés sont nettement en deçà de ceux des pays développés (10,8 fois) ? un argument qui risque d'être encore passablement insuffisant pour justifier une ruée sur ces marchés. M. B.
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