Le vol des tubes de cuivre dans les maisons de campagne inoccupées n'est plus d'actualité : le métal rouge ne paierait plus le déplacement des malfrats? En un an, le métal est descendu du piédestal où le portaient investisseurs et groupes miniers. La demande, qui s'était littéralement envolée en Chine et en Inde mais aussi aux États-Unis en raison d'une forte croissance de la construction de logements et de réseaux de télécommunications, s'est brusquement évanouie. Il faut dire que l'envol avait été particulièrement brutal. Au premier trimestre 2008, l'appétit de la Chine pour le cuivre avait explosé, avec une croissance de 58 % par rapport au premier trimestre 2007. Une vague d'achats qui avait réduit à peau de chagrin les stocks du London Metal Exchange, tombés à 2 petits jours de consommation au printemps. Tandis que la demande ne cessait de croître, l'offre était en effet à la peine. Le numéro un mondial, le chilien Codelco, a ainsi dû affronter des interruptions de production en raison des revendications salariales de ses employés, alors que des enjeux logistiques ont contrarié la production africaine durant l'été. inversion de tendanceL'effondrement de la demande a donc pris le marché de court : dès le printemps, une brutale inversion de tendance est venue ronger les prix délirants, après un plus-haut du métal rouge de 8.730 dollars en juillet. Une chute continue qui a porté la performance du cuivre à ? 44 % sur l'année, son plus fort recul depuis vingt ans. Actuellement, de nombreux groupes s'interrogent sur l'opportunité de continuer à produire. Notamment dans les pays industrialisés, où les coûts de production sont plus élevés, à l'instar du Japon, où des réductions de production ont été annoncées. Même si le métal s'est offert un rebond de 15 % sur la première semaine de 2009 à 1.470 dollars la tonne, la marge des groupes miniers se trouve bien fine. A. R.

latribune.fr

23 Jan 2009, 1:28

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