Vers un nouveau partage du gâteau

chronique du consensusDepuis vingt-cinq ans, la stagnation du salaire réel aux États-Unis a poussé les ménages à trouver d'autres moyens pour soutenir leur pouvoir d'achat. La réponse qu'ils ont trouvée à ce partage de la valeur ajoutée en leur défaveur a été la hausse continue de leur endettement en proportion de leur salaire. Celle-ci a été autorisée par l'appréciation sans précédent de la valeur de leur patrimoine, portée par des marchés financiers en surchauffe et une gigantesque bulle immobilière. L'heure du réveil a sonné?! L'effondrement récent de tous les actifs, qu'ils soient financiers ou immobiliers, pousse désormais les ménages à réduire leur endettement, chose inédite depuis plus de cinquante ans. Aux vus du niveau historiquement élevé de leur dette nette (29 % de leur patrimoine) et de la forte hausse du chômage, cette tendance au désendettement ne peut que se poursuivre dans les mois à venir, ce qui invalide la thèse d'une reprise rapide de la consommation. Après les excès qui ont conduit à la crise de 1929, la véritable sortie de crise aux États-Unis n'avait eu lieu qu'au début des années 40, et avait coïncidé avec un rééquilibrage violent en faveur des plus pauvres de la répartition des revenus au sein de la population?: la part captée par les 10 % les plus riches Américains était passée de 40 % du total des revenus à 34 % en seulement trois ans, un niveau stabilisé pendant les 30 Glorieuses. L'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan en 1981 a marqué une rupture dans le partage des revenus?: la part confisquée par les ménages les plus riches n'a depuis jamais cessé d'enfler pour atteindre un record de tous les temps à plus de 48 % en 2008. La réponse apportée à la crise des années 30 était passée par une plus forte confiscation des biens des plus riches?: sous le second mandat de Roosevelt, le taux marginal s'était littéralement envolé, passant de 24 % à 79 % (contre 35 % aujourd'hui). Les entreprises n'avaient pas été en reste, leur taux d'imposition moyen étant passé de 14 % en 1929 à plus de 45 % en 1955 (contre 35 % aujourd'hui). Les droits de succession sur les très grosses fortunes étaient même passés de 20 % à 77 % au cours de la période. nLa réponse apportée à la crise des années 30 était passée par une plus forte Confiscation des biens des plus riches.Jean-Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement présidents de Pythagore Investissement et de PrimeView.
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