Embauches des cadres  : plutôt bien  !

Nouvelle journée morose, hier. Alcatel-Lucent France a annoncé qu'il allait supprimer 200 postes de cadres, PSA Peugeot-Citroën qu'il tablait sur 6.000 à 7.000 départs en France en 2009 ? dont une partie de cadres? Et pourtant, les recrutements dans cette catégorie de salariés ne devraient pas se porter si mal en 2009. Les entreprises du secteur privé devraient embaucher 164.000 cadres cette année, selon les prévisions réalisées par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). Certes, le marché sera en recul de 17 % environ par rapport à 2008, où les huit très bons premiers mois avaient permis de terminer l'année avec 199.400 recrutements. Mais cette baisse n'est pas aussi forte que le ralentissement de l'activité ne le laissait prévoir. « Le marché de l'emploi des cadres va plutôt bien résister. Même en retenant les hypothèses basses, le rythme d'embauche va être deux fois plus rapide que dans les années 1990 », souligne Gabriel Artero, le président de l'Apec.Deux fonctions vont contribuer à alimenter le flux des recrutements. Avec 28.500 embauches programmées, les postes en « recherche et développement » représentent à eux seuls près de 17 % du total. Et leur volume baisse à un rythme moindre que les autres. « Les entreprises continuent à investir dans l'innovation dans la perspective d'une sortie de crise. D'où le niveau élevé des recrutements dans cette fonction. En 2003, il n'y en avait eu que 7.000 », souligne Jacky Chatelain, le directeur général de l'Apec. Second vivier, l'informatique, qui fait elle aussi de la résistance avec près de 28.000 embauches envisagées, soit entre 6 % et 15 % de plus qu'en 2008. En revanche, les commerciaux risquent d'avoir plus de mal à changer d'entreprise au cours de l'année 2009, les prévisions de recrutement étant en baisse de 15 % à 20 %, même si cette fonction demeure le premier pourvoyeur d'emplois.deux secteurs touchésLa situation est aussi contrastée selon les secteurs. Si les services et la construction devraient relativement résister (? 11 % et ? 17 %), l'industrie et le commerce s'effondreront (? 35 % et ? 24 %). Conséquence, le taux de chômage des cadres, qui était passé de 3,8 % à 3,3 % entre fin 2007 et fin 2008, devrait dépasser les 4 % en décembre prochain, même s'il reste très inférieur à celui de l'ensemble de la population active (7,3 % au troisième trimestre 2008).À plus long terme, l'Apec table sur une stabilité des embauches de cadres, avec 167.800 recrutements en 2010 (+ 2%), 162.300 en 2011 (? 3 %) et 163.800 en 2012 (+ 1%). Ce n'est qu'en 2013, à la faveur d'une accélération des départs à la retraite de cadres en poste, que le marché renouerait avec le niveau de 2007-2008, avec 191.100 embauches.corrélé à l'investissementReste à savoir si les hypothèses de l'Apec se vérifieront. Pour vérifier la validité des intentions d'embauche déclarées par les 11.000 entreprises de son échantillon, l'Apec a construit un modèle qui s'appuie sur les dernières prévisions de croissance et d'investissement réalisées par la Commission européenne. « Compte tenu de la structure des emplois dans les entreprises (moins d'ouvriers, plus de cadres) le recrutement de ces derniers est très corrélé à l'investissement. Pour l'instant, nous avons de bonnes raisons de rester optimistes. Mais si les investissements ne sont pas au rendez-vous en 2009, cela ira très mal », nuance Jacky Chatelain. Un passage de la récession à la dépression se révèlerait dévastateur pour l'emploi des cadres?
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