La restauration aura son Grenelle en avril

Qui va payer l'addition ? C'était l'enjeu de la discussion qui a eu lieu hier matin entre le président, Nicolas Sarkozy, et les représentants de la restauration représentés par la présidente du syndicat de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (Umih), Christine Pujol. Le chef de l'État est prêt à accepter une baisse des recettes de TVA, dont l'ampleur reste encore à chiffrer. Mais il s'est bien gardé de s'engager sur un niveau qui sera retenu pour la TVA réduite.Ce taux sera conditionné aux efforts que le secteur de la restauration sera capable de formuler lors des prochains états généraux de la restauration, qui se tiendront d'ici « un à un mois et demi » à Bercy. « Il appartient désormais aux professionnels de présenter un plan de modernisation du secteur, qui se traduirait par des créations d'emplois, la modernisation des établissements, l'amélioration de la situation des salariés et des baisses de prix », a expliqué la présidence de la République. « L'ensemble de la profession devra s'engager », résume Christine Pujol. Ce n'est qu'à ce prix que les restaurateurs pourront obtenir un taux unique de 5,5 % pour lequel la profession milite depuis de nombreuses années. La TVA réduite est aujourd'hui réservée à la restauration collective et à la vente à emporter tandis que la restauration assise est soumise à un taux de 19,5 %.Les restaurateurs n'ont jamais été aussi près de leur but. Mais vont-ils pouvoir fournir un effort supplémentaire alors que le secteur traverse une grave crise en raison de la prudence des dépenses des consommateurs. Il est déjà acquis que la mise en place du nouveau taux de TVA s'accompagnera de la disparition des aides Dutreil spécifiques à la restauration, qui se sont élevées à 575 millions d'euros en 2008.entreprises fragilesSelon les observateurs, nombre d'entreprises de restauration sont aujourd'hui trop fragilisées pour fournir un effort supplémentaire. La situation du premier groupe de restauration commerciale français, Flo, est emblématique. Il vient d'annoncer une perte en 2008 de 38,4 millions d'euros après un bénéfice en 2007. Il est actuellement contraint de négocier avec ses banquiers pour alléger sa charge financière sans attendre l'issue de ces discussions et a programmé la disparition d'une de ses marques, Bistro Romain. Flo a déjà réduit de 15 % ses effectifs en 2008 grâce aux départs naturels et il projette de continuer en 2009. Dans ces conditions, maintenir l'emploi serait déjà un défi. Il n'est pas le seul dans ce cas. Héléna Dupuy
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