La part des salaires dans la richesse est stable

C'est le constat qu'attendait le Medef, fatigué d'entendre que les entreprises ont accaparé, ces dernières années, une proportion croissante de la richesse produite : la part des salaires dans la richesse produite chaque année (la valeur ajoutée) n'a quasiment pas varié depuis la fin des années 1980 (cf. graphique). Certes, comme le souligne la CGT, cette part avait beaucoup baissé auparavant, entre 1982 et 1987, à la faveur du contre-choc pétrolier (chute des cours du brut), dont les entreprises avaient largement profité. Mais, souligne le rapport de la mission dirigée par Jean-Philippe Cotis (directeur général de l'Insee), qui sera officiellement remis demain à Nicolas Sarkozy, cette baisse était consécutive à un accroissement atypique du poids des rémunérations pendant les années 1970, dans un contexte de crise liée au premier choc pétrolier. Une véritable spirale prix-salaires s'était alors déclenchée, au détriment des entreprises. Après la « bosse » des années 1970, non constatée dans de nombreux pays, la diminution de la part des rémunérations au début des années  1980 n'était qu'un juste retour à la normale, estime le rapport Cotis.Ce constat d'une stabilité de la part des rémunérations dans la richesse recouvre des débats non négligeables. Comment cette masse salariale est-elle répartie année après année ? Une proportion croissante des rémunérations a en fait servi à financer la protection sociale, sous forme de hausse de cotisations. D'où une augmentation bridée du salaire net. « Les cotisations croissantes conduisent à un décrochement du salaire net par rapport à la rémunération brute », souligne le rapport. En outre, cette masse salariale a été de plus en plus inégalement distribuée, si l'on en croit les travaux les plus récents.I. B.
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