Des inégalités salariales accrues

Une étude d'un jeune chercheur de l'École d'économie de Paris, Camille Landais, l'a mis pour la première fois en valeur en juin 2007, alors que le phénomène durait depuis plus de dix ans : en France, aussi, comme aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, les inégalités salariales se sont creusées depuis la fin des années 1990. Longtemps, ce fait a été masqué par un écart stable entre le salaire médian ? qui sépare les 50 % les mieux payés des 50 % les moins payés ? et le revenu « élev頻, correspondant au gain des 10 % des salariés les mieux payés.En fait, le creusement des inégalités a eu lieu via la hausse des très hautes rémunérations, celles perçues par les salariés relevant du 99e centile (1 % des salariés les mieux payés, soit 130.000 personnes en France), voire millile (le millième des salariés aux plus forts gains, soit 13.000 individus). Dans ce dernier cas, le pouvoir d'achat s'est accru de 3,1 % l'an entre 1996 et 2001, souligne le rapport Cotis, puis de 2 % par an entre 2001 et 2006, contre respectivement + 0,4 % et + 0,7 % pour le salaire médian. En 2006 ? dernière année étudiée ? ces 13.000 salariés haut de gamme touchaient chacun plus de 297.600 euros brut par an. On compte parmi eux 15 % de chefs d'entreprise et une grande majorité de cadres. Les sportifs de haut niveau représentent 3 % de cette population.Comme aux États-Unis, mais dans une moindre mesure, les hautes rémunérations ont reçu une part croissante de la masse salariale. Les 130.000 salariés les mieux payés (soit 1 % de l'ensemble) percevaient 5,6 % de la masse salariale en 1997. Cette part a grimpé à 6,5 % en 2006. Le Medef conteste cette analyse, compte tenu du faible nombre de personnes concernées. I. B.
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