Un secteur en pleine concentration

Trois phénomènes expliquent, selon l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles (Acam), la vague de concentration des mutuelles françaises. Dans son rapport annuel publié en juillet, elle invoque d'abord les évolutions du marché?: « une concurrence toujours très vive » et « une complexification du métier d'assureur complémentaire ». Elle avance ensuite une justification financière. Le fonds minimal de garantie dont doit disposer une mutuelle pour exercer une activité d'assurance a été modifié?: il a été porté à 1,6 million d'euros en complémentaire santé et à 2,4 millions en assurance-vie.Les conséquences sautent aux yeux. On comptait 2.175 mutuelles à la fin 2005, il n'en restait que 1.707 fin 2008. Et si l'on considère les seules mutuelles relevant du livre II du Code de la mutualité, c'est-à-dire celles faisant de l'assurance (les autres, celles du livre III, exercent des activités sanitaires et sociales), le nombre passe de 1.319 en 2005 à 967 à fin 2008, soit une baisse de près de 27 % en quatre ans. 57 % du marché en 2008Enfin, sur ces 967 mutuelles, 386 sont dites « substituées », ce qui signifie qu'elles ne conservent plus de risque d'assurance, lequel est transféré à une autre mutuelle. Au total, le nombre de mutuelles du Code de la mutualité exerçant réellement une activité d'assurance se résume donc à 581, de tailles très variables allant de quelques millions d'euros à plus de 1 milliard d'euros de cotisations. La plupart d'entre elles sont adhérentes à la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF).Le mouvement de fusion s'accélère depuis trois ans?: 56 en 2006, 68 en 2007 et 95 en 2008, dont 64 de livre­ II et 31 de livre III. Et 43 mutuelles ont été dissoutes. Malgré cette forte diminution de leur nombre, les mutuelles restent de loin la première force du marché de la complémentaire santé. Selon une étude Capa Conseil, elles en contrôlent près de 57 % en 2008 en érosion de 3,6 points entre 2001 et 2008. Bien moins nombreux, avec 92 opérateurs, les assureurs traditionnels représentent un quart du marché aujourd'hui mais progressent plus vite. Ils ont gagné 4,6 points de parts de marché depuis 2001, selon Capa Conseil. Quant aux institutions de prévoyance, elles détiennent 18 % du marché, essentiellement en contrats collectifs, accusant une légère baisse (??1 %) en huit ans. S. So.
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