De nombreuses interrogations subsistent à l'approche du sommet du 15 novembre qui réunira les chefs d'État et de gouvernement du G20 à Washington. L'objectif affiché est de revoir les règles du capitalisme financier international dont les excès américains ont conduit à la crise actuelle. Les Européens, qui se sont entendus sur un accord généralement qualifié de « a minima » pour parler d'une seule voix, ne pourront pas compter (sauf coup de théâtre) sur la présence de Barack Obama, nouveau président élu des États-Unis. Hier, son porte-parole, Robert Gibbs, l'a confirmé en laissant entendre que certains de ses collaborateurs pourraient jouer un rôle à Washington ce week-end. Or, l'Amérique de George Bush n'adhère pas aux v?ux affichés par Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, de promouvoir une « refondation du capitalisme financier ». Pour Bush, il ne faut pas entraver le « capitalisme démocratique ». divergencesL'unité de façade de l'Europe risque d'être mise à mal par ces réticences. Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, dont le pays va prendre en janvier le relais de la France à la présidence de l'UE, a estimé que Nicolas Sarkozy se rendrait à Washington avec un « mandat vague » en raison des divergences des 27 sur le degré de coordination de leurs politiques économiques. À cela s'ajoutent les soupçons des Allemands, des Tchèques et des Luxembourgeois à l'égard de Nicolas Sarkozy qui veut instaurer un « gouvernement économique » en Europe pour prévenir de nouveaux soubresauts financiers. Ils craignent que le président français veuille prendre à la tête de ce gouvernement qui serait un moyen de remettre en cause l'indépendance de la Banque centrale européenne et de réduire un peu plus les prérogatives nationales en matière économique. Laurent ChemineauL'unité de façade de l'Europe risque d'être mise à mal par les réticences de bush.

latribune.fr

24 Nov 2008, 1:30

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