Idées sanglantes

llemagneLe cinéma d'outre-rhin s'est réveillé depuis « Good Bye Lenin ». Il y a eu bien d'autres succès après ce titre, comme « la Vie des autres ». Le producteur qui a décidé de secouer les fantômes de « la Bande à Baader » s'appelle Bernd Eichinger. Et c'est à lui que l'on doit « la Chute », reconstitution de la fin d'Hitler avec Bruno Ganz dans le rôle-titre. Dans le passé, il a également produit « le Nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud.Eichinger a voulu, écrit et produit ce film de deux heures trente mis en scène par Uli Edel, auteur de « Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée », qui a coûté 20 millions de dollars. Partant de 1967, date à laquelle un étudiant tombe sous les coups de la police lors d'une manifestation hostile au chah d'Iran, il ressuscite dix années de la vie d'une Allemagne violente et sanglante. Le film s'achève à la mort du patron des patrons allemands, Hans-Martin Schleyer, enlevé par la Fraction armée rouge pour obtenir la libération de ses leaders.Cinéma engagéLa scène de la manifestation qui ouvre le film est impressionnante. On a la sensation de revenir à la grande époque du cinéma engagé, signé Costa Gavras ou Elio Petri, quand les salles applaudissaient à tout rompre la musique de Theodorakis au générique final de « Z ». De l'autre côté du Rhin, ce film biographique sur la Fraction armée rouge a déclenché toute une polémique, comme l'avait fait « la Chute » en 2004, avant de devenir un des plus gros succès du cinéma allemand contemporain.C'est dire si Bernd Eichinger connaît son sujet et s'il a la manière pour construire des films ancrés dans les réalités douloureuses de son pays. Alors, qu'importe les reproches faits en Allemagne sur le choix des acteurs retenus pour jouer Andreas Baader, Gudrun Enslinn et les autres. Comme en France avec le « Mesrine » de Richet, il n'y a ici ni romantisme échevelé, ni règlement de comptes, simplement un film qui donne à voir de façon froide et brutale des événements que les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent qu'à travers les livres ou les récits de leurs parents.Pourquoi ne pas préférer cette fiction réaliste à un documentaire si sa vertu est de réveiller notre mémoire ? Cette « Bande à Baader » a le mérite d'exister. Il faut la voir. M. P.
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