Candidat malheureux à la reprise d'Austrian Airlines, Air France-KLM contre-attaque. Le groupe français a, hier, déposé une plainte à Bruxelles contre la vente d'Austrian Airlines à Lufthansa conclue le 5 décembre par un accord entre l'État autrichien et la compagnie allemande. L'objectif d'Air France-KLM est double?: retarder la vente et la rendre plus coûteuse pour Lufthansa.« Cette vente comporte des éléments d'aides d'État qui nécessitent une enquête approfondie par la Commission », juge Air France-KLM. Il serait désormais « avéré que cet accord n'est pas conforme aux conditions qui avaient été imposées à Air France-KLM durant le processus de sélection d'un investisseur stratégique », ajoute-t-elle. En cause?: l'accord conditionné à une annulation de la dette d'Austrian Airlines à hauteur de 500 millions d'euros. « Il repose sur un prix offert par action considérablement minoré par rapport à celui proposé aux autres actionnaires », argumente la compagnie.« aucune chance »En septembre, Air France-KLM avait été présélectionné au même titre que Lufthansa et du russe S7 pour l'achat des 41,5 %, part de l'État autrichien au capital d'Austrian Airlines. Fin octobre, S7 et Air France-KLM n'ont pas déposé d'offre ferme, au motif que le prix demandé était trop élevé. Le cahier des charges imposait d'acheter la part de l'État dans Austrian, les 900 millions d'euros de dettes de la compagnie et de lancer une OPA sur le reste du capital. Soit l'équivalent de 1,5 milliard d'euros. Montant auquel s'ajoutaient 700 millions d'euros pour l'augmentation de capital qu'Air France-KLM jugeait nécessaire.Vienne avait procédé en deux temps avant de faire son choix. Dépôt des offres industrielles le 21 octobre, puis de l'offre financière trois jours plus tard. Pensant que celle-ci ne pouvait être changée, Air France n'a rien déposé. Et Lufthansa s'est retrouvée seule en lice. Elle a pu, dès lors, dicter ses conditions. Elle paiera au maximum 377 millions d'euros, hors dettes. Interrogé hier à Chicago lors de l'annonce de l'entrée de SN Brussels dans Star Alliance, Wolfgang Mayrhuber, PDG de Lufthansa, n'a pas fait de commentaires. Néanmoins, dans son entourage, on rappelait que le processus a été équitable et que « la plainte d'Air France-KLM n'a aucune chance d'aboutir ». Quant à la question des aides de l'État autrichien, Peter Malanik, chief operating officer d'Austrian Airlines, n'avait pas l'air inquiet. D'autant que le droit européen autorise certaines aides d'État, à condition qu'elles ne soient accordées qu'une seule fois. « Or, Austrian Airlines n'en a jamais bénéfici頻, indique-t-il. Fabrice Gliszczynski, à ChicagoBSD +PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++

latribune.fr

24 Déc 2008, 1:32

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