NXP France supprime 391 emplois

La restructuration internationale lancée par NXP Semi-Conducteurs doit se concrétiser par 4.500 départs parmi les 30.000 salariés que le fabricant néerlandais de puces compte dans le monde. Pour NXP France, ce plan annoncé en septembre dernier se traduira par 391 départs dont 373 à Caen (Calvados) où se trouve le siège la filiale française avec un millier de salariés. Ex-division semi-conducteurs de Philips, NXP justifie ce plan par la nécessité de faire des économies (500 millions de dollars par an) dans une activité en creux de cycle, après avoir enregistré des pertes importantes au 2e trimestre 2008. Si tous les sites du groupe sont touchés, ce sont les activités dites de « production » (dans les usines) et les fonctions « support » qui paient le plus lourd tribut à cette réduction de voilure. NXP va même tenter de vendre son usine historique de Caen construite en 1957 par Philips au milieu des champs, sur le site du Mont-Coco, à quelques kilomètres de l'agglomération. À l'époque, le choix de l'industriel néerlandais avait été guidé par l'espace et la main-d'?uvre disponibles. Aujourd'hui, le groupe cherche surtout à renforcer sa R&D et moins produire dans les pays « chers ». Depuis plus d'un an, NXP évoque le projet de « reconfigurer » ce site jugé « trop grand » (« La Tribune » 13 septembre 2007). Il recherche donc un repreneur pour cette usine spécialisée dans les circuits intégrés pour les objets mobiles et personnels, pour la télévision, les systèmes transactionnels et pour l'automobile. « Si nous trouvons un repreneur pour ce site, ce sera autant de postes à retrancher du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), indiquait hier à « La Tribune » Stéphane Bouyeure, directeur de la qualité et de la communication d'NXP France. Si nous ne trouvons pas de partenaire, le site sera ferm頻. pas un site n'est épargnéPour autant, à 3 km de là, NXP a lourdement investi (200 millions d'euros) en 2007 sur le vaste campus technologique Effiscience. Le groupe y travaille sur des applications permises par l'ultra-miniaturisation des semi-conducteurs. Mais sur ce nouveau site inauguré en grande pompe le 5 octobre 2007, il est également en train de réduire la voilure?: 93 emplois supprimés sur 700. Il s'agit aussi bien d'emplois dans la R&D que des postes liés aux fonctions support de l'activité NXP Wireless, cette division ayant fusionné (joint-venture) en août 2008 avec ST Microelectronics. C'est dans ce contexte que le charismatique Henri-Alain Rault, président d'NXP France, a remis sa démission en octobre au PDG d'NXP. Officiellement, pour « incompatibilité stratégique », selon l'un de ses proches. Officieusement « pour ne pas déconstruire ce qu'il a mis quinze ans à construire avec tous les partenaires locaux ». De leur côté, les salariés ont entrepris d'attaquer le PSE en justice. La CFDT a assigné la direction de NXP en référé le 4 décembre pour défaut d'information sur le processus de vente de l'usine du Mont Coco et les « réels projets » d'NXP pour ce site. Verdict?: le 8 janvier 2009. En attendant, Michel Normand, délégué CFDT au CCE, se demande tout haut si derrière cette restructuration internationale (qui coûtera 800 millions de dollars) ne se profile pas un « projet de cession d'NXP Semi-Conducteurs à un autre grand du secteur ». n Claire Garnier ++BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
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