Le rebond des stocks de blé apparaît fragile

Sur les marchés, l'alerte est donnée depuis le mois de décembre, date à laquelle la plupart des céréales sont reparties à la hausse, blé en tête. Hier, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a toutefois enfoncé le clou, en s'inquiétant des perspectives de récolte 2009. Selon l'organisation romaine, la production de céréales sera cette année inférieure à celle de 2008, principalement en raison de la diminution des superficies ensemencées. L'effondrement des cours au second semestre de 2008 décourage en effet les agriculteurs. Des deux côtés de l'Atlantique, les emblavements ne cessent d'être révisés à la baisse. L'IGC (International Grain Council) a révisé les surfaces tous blés confondus de ? 6 % sur le niveau des 21,1 millions d'hectares. Pour la France, le ministère de l'Agriculture français a revu à la baisse ses estimations en blé tendre, de ? 2,1 % par rapport à l'an passé, à 4,96 millions d'hectares contre 5,06 millions un an plus tôt.En volume, la période est pourtant faste, notamment pour les exportations européennes. La remontée du dollar a en effet permis aux céréaliers français d'écouler leur production de blé, en remportant notamment ces dernières semaines deux appels pour 300.000 tonnes vers l'Égypte. Après avoir envoyé seulement 10 millions de tonnes de blé hors de ses frontières durant les campagnes 2006 et 2007, l'Europe pourrait enfin parvenir à son objectif d'exporter 19 millions de tonnes de blé. Car la demande reste forte, ce que les cours, affectés par la sortie de fonds à l'instar des autres matières premières, ne reflètent qu'à la marge. Après avoir dépassé 12,80 dollars le boisseau en mars dernier sur le Chicago Board of Trade, le blé coté aux États-Unis a sombré vers les 5 dollars, et cotait 5,41 dollars hier. La tendance haussière devrait se confirmer si l'on en juge par la situation des stocks. Après une production record de 682 millions de tonnes en 2008, l'USDA estimait les stocks de blé à 145 millions de tonnes à juin 2008, contre 119 millions de tonnes en 2007. Mais selon Michel Portier, directeur général de la société de conseil Agritel, « on s'achemine vers une baisse des stocks cette année, sous le coup de la baisse des emblavements et de la moindre quantité d'intrants (engrais, herbicides, etc.) que les agriculteurs consacreront à leurs cultures, au vu des marges négatives qu'ils subissent actuellement ». Impact climatiqueAgritel dresse ainsi trois scénarios. Selon le plus optimiste, les stocks de blé pourraient grimper jusqu'à 141 millions de tonnes en 2009. Mais la multiplication par 2, voire par 4 du prix des intrants risque d'écorner la productivité des cultures : la baisse des stocks mondiaux de céréales semble donc plus réaliste. En fonction de la météo, ils pourraient tomber à près de 110 millions de tonnes.Enfin, le facteur climatique risque de jouer les trouble-fêtes. Entre les grands froids, qui risquent d'avoir endommagé la récolte de blé d'hiver en Amérique du Nord et en Europe, et la sécheresse en Asie, qui menace les blés chinois, mais aussi indiens, la récolte 2009 s'annonce des plus délicate, alors même que la plupart des semences ne sont pas encore terminées, notamment au Canada, en Argentine ou en Australie. Pour autant, relève Agritel, « le soutien apporté au marché par la sécheresse en Chine est à relativiser, compte tenu de la faible importance de ce pays sur la scène internationale du marché du bl頻.
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