Le troisième plus gros minier mondial serait-il en passe de passer sous pavillon chinois ? Si rien n'est encore fait, l'accord annoncé hier entre les deux groupes est en tout cas significatif. Le géant chinois de la sidérurgie a prévu d'investir pas moins de 19,5 milliards de dollars dans Rio Tinto. L'opération devrait prendre la forme d'un investissement de 12,3 milliards dans des sociétés communes entre les deux géants. En outre, l'anglo-australien devrait recevoir de Chinalco 7,2 milliards de dollars via des obligations convertibles qui, le cas échéant, permettraient à ce dernier de doubler sa participation au capital du minier pour la porter à 18 % ? voire plus si l'on sait que Alcoa veut céder la sienne.Si, en façade, l'opération revêt l'allure d'une simple alliance, il s'agit en fait d'un véritable sauvetage pour Rio Tinto. Certes, ce dernier a encore dévoilé hier un bénéfice de plus de 10 milliards de dollars sur 2008 (en hausse de 38 %). Mais il croule par ailleurs sous une dette de 38,9 milliards de dollars qu'il doit réduire de 10 milliards d'ici à la fin de l'année. De fait, un appel à l'aide chinoise apparaît comme une solution désespérée qui, au final, ne va pas coûter si cher à Chinalco. Ce que le marché a bien compris, en sanctionnant hier le titre Rio Tinto. Après avoir perdu jusqu'à 18,49 % à la Bourse de Londres, ce dernier a conclu la journée d'hier sur une baisse réduite de 1,52 % à 1.939 pence. En tout état de cause, si l'opération doit encore recevoir l'aval des actionnaires de Rio Tinto et des autorités australiennes ? ce qui est loin d'être fait ? c'est un revers pour la direction du minier. Acculée, celle-ci accepte au final une offre deux fois moins élevée que celle de BHP Billiton. Gaël Vautrin? 1,52 %

latribune.fr

25 Févr 2009, 1:36

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