Tata vise la taille critique en France

Le numéro un indien du service informatique, Tata Consultancy Services (TCS), n'est aujourd'hui qu'un acteur marginal en France. Ce groupe de plus 140.000 salariés, dont 150 basés en France, entend désormais renforcer ses opérations dans l'Hexagone. « Nous avons besoin d'atteindre une taille critique en France », déclare à « La Tribune » Natarajan Chandrasekaran, patron des opérations mondiales du groupe. « Notre ambition est de croître avec des équipes locales renforcées dans la vente et la gestion clients, qui pourraient atteindre plusieurs centaines de personnes. Que ce soit par croissance organique ou par acquisition », poursuit-il.Langue anglaise, liens culturels et tradition d'externalisation obligent, les sociétés de services informatiques indiennes tirent aujourd'hui l'essentiel de leur chiffre d'affaires de clients américains et britanniques. En 2008-2009, TCS a ainsi enregistré plus de la moitié de ses 6 milliards de dollars de chiffre d'affaires aux États-Unis, 18 % au Royaume-Uni, et? 0,5 % en France, soit quelque 30 millions de dollars.le pari d'un modèle Le cas de TCS n'est pas isolé. Ses homologues Infosys ou Wipro n'ont guère plus percé dans l'Hexagone. Le recours à l'offshore n'a représenté en France qu'un volume d'affaires de 1,2 milliard d'euros en 2008, soit 5 % du marché, l'Inde ne captant que 30 % de cette fraction, selon Pierre Audoin Consultants (PAC). Le recours à un modèle de « global delivery » employant des informaticiens indiens devrait néanmoins continuer à prospérer ? PAC attend une croissance moyenne de 50 % sur 2009-2010 ? à la faveur des investissements réalisés par les entreprises indiennes et françaises, au premier rang desquelles Capgemini et Steria. « Certains acteurs français bâtissent aujourd'hui un modèle offshore que nous pratiquons depuis trente ans, alors que nous voulons renforcer nos équipes ici. Nos trajectoires se croisent », observe Natarajan Chandrasekaran.Reste que les acteurs indiens, habitués à surfer sur des croissances et des marges spectaculaires ces dernières années, doivent aujourd'hui faire l'apprentissage de la crise. TCS a ainsi vu la croissance de ses ventes se tasser l'an dernier, à 7 %, contre 37 % et 41 % sur les exercices précédents. La conjoncture n'entame pas l'esprit de conquête de TCS. « L'incertitude est maximum actuellement, mais nous faisons partie de la solution à cette crise », estime Natarajan Chandrasekaran. « L'industrie du service informatique dépasse 1.000 milliards de dollars et est très fragmentée. Aucun acteur ne détient plus de 10 % de part de marché. Les opportunités restent nombreuses », estime-t-il. O. H.
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