Microsoft tente d'amadouer Bruxelles

Microsoft intensifie son opération séduction à l'égard de Bruxelles. Soupçonné d'abus de position dominante sur la vente liée de son navigateur Internet Explorer et de son système d'exploitation Windows, le numéro un mondial du logiciel avait déjà annoncé en mars qu'il serait possible de désactiver le navigateur dans Windows 7, qui sortira le 22 octobre. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Microsoft a annoncé qu'il proposerait dans les circuits de distribution européens une version de Windows 7 sans son navigateur. Le groupe compte aussi livrer aux constructeurs informatiques une version d'Internet Explorer 8 gratuite « s'ils souhaitent l'installer », rappelant que HP, Dell, Acer et consorts « pourraient choisir d'installer un ou plusieurs navigateurs alternatifs ». La Commission européenne a pris acte de cette proposition « avec intérêt », mais en se gardant de tout excès d'enthousiasme. Sur la vente au détail, qui ne représente que 5 % des ventes de Windows, Bruxelles a franchement fait la moue, rappelant plaider pour que Microsoft fournisse une sélection plus complète de navigateurs. « Plutôt que plus de choix, Microsoft semble avoir choisi d'en fournir moins », indique ainsi son communiqué. L'Autorité de la concurrence européenne a, en revanche, jugé « plus positive » la bonne volonté apparente de Microsoft à l'égard des fabricants, s'empressant toutefois de rappeler : « La Commission devrait vérifier si cette proposition est suffisante pour créer une véritable concurrence [?] et prendre en compte le caractère durable du comportement de Microsoft. Elle devrait aussi vérifier si cette étape initiale de séparation technique entre Internet Explorer et Windows pourrait être annulée par d'autres actions de Microsoft. »fonction stratégiqueLa Commission européenne devrait prochainement faire connaître sa décision concernant son enquête, ouverte il y a un an, sur l'éventuel abus de position dominante de Microsoft sur le marché des navigateurs. En janvier, elle avait envoyé au groupe une communication de griefs déplorant « l'avantage artificiel » donné à Internet Explorer par sa vente liée à Windows, qui équipe 90 % des PC dans le monde.Véritable porte d'entrée du Web, le navigateur est considéré comme stratégique par les géants de l'informatique et de l'Internet, en raison du nombre croissant d'applications accessibles en ligne. « L'omniprésence d'Internet Explorer incite artificiellement les fournisseurs de contenus et les développeurs à concevoir des sites Web ou des logiciels essentiellement pour lui », a estimé l'exécutif européen. « Le navigateur n'est pas une commodité, c'est une fonction clé des systèmes d'exploitation », déclarait pour sa part, en début d'année, Steve Ballmer, le PDG de Microsoft.Même s'il garde une position confortable sur ce domaine, l'Internet Explorer de Microsoft voit progressivement sa suprématie s'éroder. Il y a deux ans, sa part de marché était de 80 %. En mai, elle était de 65,5 %, contre 22,5 % pour son concurrent Firefox, selon Net Applications.
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