EDF et Enel négocient un échange d'actifs

électricitéLes relations entre EDF et Enel sont décidément au beau fixe. Après l'accord-cadre sur une vaste coopération nucléaire franco-italienne signé fin février, les deux électriciens finalisent un échange de capacités de production thermique. Selon nos informations, EDF et Enel négocient un accord qui permettrait à Enel de disposer en France d'une capacité de 100 MW à 200 MW dans une centrale à gaz. En échange, EDF récupérerait une part dans la centrale à gaz que l'italien est en train de construire en Belgique. Cet accord pourrait être finalisé à l'automne. Les deux groupes confirment l'existence d'une négociation, sans préciser l'identité de leurs contreparties.EDF, qui vient de prendre le contrôle du deuxième électricien belge, SPE-Luminus, en s'emparant des 51 % du britannique Centrica, est très intéressé par des capacités supplémentaires en Belgique. Outre les 50 % d'EDF dans une unité de la centrale nucléaire de Tihange (soit 450 MW), exploitée par GDF Suez, SPE détient une capacité de production de 1.700 MW, soit en tout moins de 15 % du parc électrique belge.Enel, de son côté, construit en Belgique avec le sidérurgiste italo-suisse Duferco une centrale à gaz à cycle combiné, de 420 MW à Marchienne, près de Charleroi, dont il détient 80 %, qui devrait être opérationnelle début 2011.L'italien, qui dispose en France d'électricité d'origine nucléaire, recherche des capacités de pointe pour compléter son offre, en anticipation des 12,5 % qu'il détient dans le futur EPR de Flamanville. Selon un accord conclu en 2006, EDF met à disposition d'Enel en France cette année l'équivalent de 800 MW nucléaires. Ce chiffre, relevé de 200 MW chaque année, atteindra 1.200 MW en 2011.discussions avec e.onEnel France compte « plusieurs douzaines de gros clients industriels », qui lui ont acheté 1 térawattheure (TWh) en 2008 et qui enlèveront 3,3 TWh cette année. Enel doit également fournir à ces clients de l'électricité en période de pointe, quand les centrales thermiques et hydrauliques viennent prendre le relais du nucléaire.« Nous sommes très intéressés par le renouvellement des concessions hydrauliques en France », déclare Michel Crémieux, président d'Enel France. L'électricien italien, qui se présente comme l'un des principaux producteurs mondiaux d'hydroélectricité, va d'ailleurs proposer à des industriels une prise de participation dans certains ouvrages hydrauliques en échange de livraisons d'électricité à long terme.Enfin, Enel, qui exploite un large parc de centrales à charbon en Italie, n'exclut pas d'en construire en France. « Ces centrales fournissent une électricité de base, avec une grande flexibilité, à un coût peu supérieur aux nouveaux réacteurs nucléaires », souligne Michel Crémieux. « On attend d'y voir plus clair sur les normes en matière de captage et stockage de CO2 », ajoute-t-il. Quant à EDF, il compte ne pas s'arrêter là en matière d'échange d'actifs. Des discussions sont en cours avec l'allemand E.ON autour du 2e EPR, à Penly.
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