Le Parlement européen décide du sort de José Manuel Barroso

Union européenneLa session inaugurale du Parlement européen issu des élections du 7 juin dernier débutera demain matin avec l'élection de son président. Selon l'accord conclu entre les conservateurs et les socialistes, ces deux groupes vont se partager la présidence pour deux années et demie. La première moitié reviendra au conservateur polonais, Jerzy Buzek, la seconde au président allemand du groupe socialiste, Martin Schulz. Cet accord de législature, purement technique, vise à atteindre la majorité absolue des 369 députés, sur un total de 736, afin de se répartir les postes importants au sein du Parlement. Les deux groupes atteignent 448 députés, soit 264 élus conservateurs (PPE) et 184 élus socialistes (S&D). Les dés étant déjà jetés pour l'élection du président du Parlement et des présidents des commissions, d'autant que le groupe des libéraux (ADLE) a rejoint l'accord PPE-S&D, le suspense porte de fait sur le sort que le Parlement européen entend réserver à l'actuel président de la Commission de Bruxelles, José Manuel Barroso, qui souhaite obtenir un deuxième mandat et qui vient de recevoir le soutien officiel des Vingt-Sept. Il est déjà acquis que les députés européens ne se prononceront pas sur son investiture lors de cette session inaugurale. Mais le groupe PPE pousse pour un vote lors de la prochaine session de la mi-septembre, avant donc le second référendum irlandais sur le traité de Lisbonne du 2 octobre. En attendant, la plupart des groupes demandent que le Portugais leur présente un vrai programme sur ses intentions, après un premier mandat dont le bilan reste très critiqué. La décision d'un vote d'investiture en septembre ou après le référendum irlandais devrait être prise ce jeudi, lors de la conférence des présidents du nouveau Parlement européen. La décision qui en sortira est importante car, avec Lisbonne, José Manuel Barroso aura du mal à réunir la majorité absolue des 369 députés européens. Ce qui, comme l'espèrent les Verts, pourra faire émerger une autre candidature. À la suite de l'accord de législature PPE-S&D, soutenu par l'ADLE, le Polonais Jerzy Buzek devrait obtenir, demain, une élection de maréchal à la présidence du Parlement. En échange de son ralliement à l'accord PPE-S&D, l'ADLE s'adjuge la présidence de la Commission sur la crise financière. Mais, surtout, la très sensible présidence de la Commission des affaires économiques et monétaires va tomber dans son escarcelle et c'est la libérale démocrate britannique Sharon Bowles, très proche de la City de Londres, qui devrait la présider. « C'est comme si l'on confiait la présidence de la Commission environnement au PDG de Monsanto », s'amuse-t-on à Bruxelles. Marc Dege
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