Alcatel vendrait ses 20,8 % de Thales à Dassault Aviation

Alcatel serait, selon nos informations, sur le point de céder sa participation dans Thales (20,8 %) à Dassault Aviation. " L'opération est imminente , explique-t-on à La Tribune. Elle pourrait même être annoncée en début de semaine. " Le conseil d'administration d'Alcatel pourrait se réunir rapidement en vue d'accepter l'offre de l'avionneur - la seule reçue par Alcatel, toujours selon nos informations. Cette opération va renforcer la présence de l'industriel Serge Dassault dans le capital de l'électronicien. La maison mère de Dassault Aviation, Groupe Industriel Marcel Dassault (GIMD), en détient déjà 5,18 %. Interrogé par La Tribune, l'Élysée, favorable à cette transaction, n'a pas confirmé ces informations.Pourquoi une telle précipitation alors qu'une vente est loin d'être favorable à Alcatel, l'action Thales ayant perdu environ 20 % depuis le 10 juin (31,15 euros à la clôture de vendredi) ? D'autant que, au début de l'été, une telle opération avait déjà été à deux doigts d'être lancée (" La Tribune " du 11 juillet). En vain. Car l'âge de Serge Dassault (83 ans) et celui de Charles Edelstenne (70 ans), PDG de Dassault Aviation et homme de confiance de l'avionneur, avaient fait débat : quid après eux au moment de la succession de Serge Dassault ? Cela avait dissuadé les pouvoirs publics de leur confier Thales. Du coup, l'État privilégiait cet été une mise en Bourse.Mais aujourd'hui, la crise menace de dégrader encore la situation financière d'Alcatel. Celle-ci était déjà fragile à la fin du premier semestre 2008, avec une trésorerie négative de 415 millions d'euros. Or la question du niveau des liquidités est cruciale pour la survie de l'équipementier télécoms au moment où le crédit s'assèche. Alcatel est confronté au niveau élevé de l'assurance contre le risque de défaut (CDS). Cela fait peser un vrai risque sur le groupe.UN CHANCE POUR L'AVIONNEURArrivé le 1 er octobre, le nouveau président du conseil d'administration d'Alcatel, Philippe Camus, a fait de la cession des 20,8 % de Thales une priorité. En vendant au cours actuel, Alcatel obtiendrait environ 1,2 milliard d'euros (la capitalisation de Thales s'élève à 6,1 milliards). Alcatel y gagnerait un sursis et Dassault Aviation, qui disposait à fin juin de 4,7 milliards de trésorerie, ferait une excellente opération financière. Reste une inconnue à lever, Dassault Aviation souhaite-t-il les droits spéciaux attribués à Alcatel ? Si oui, il pourrait être contraint par l'Autorité des marchés financiers de lancer une OPA sur l'ensemble du capital de Thales. En dépit des déclarations de Charles Edelstenne, ne se disant pas intéressé par l'électronicien - une tactique pour faire baisser le prix selon certains -, devenir l'actionnaire de référence de Thales serait une chance pour Dassault Aviation. Il pourrait intégrer son bureau d'études spécialisé dans l'aviation de combat, qui n'a presque plus de charges de travail, dans un grand groupe international. L'électronicien, qui plaide depuis longtemps pour une mise en Bourse de la participation d'Alcatel, semble avoir perdu la partie. Du coup, son PDG Denis Ranque, qui a survécu à plusieurs tentatives de contrôle du groupe, devrait in fine laisser le manche. " Pas tout de suite, mais dans trois ou six mois ", pronostique-t-on.
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