Des actionnaires minoritaires de Franprix devant les juges

Le tribunal correctionnel de Paris fixera lundi la date d'audience dans l'affaire de corruption présumée entre Robert Baud, actionnaire minoritaire de Franprix et Leader Price, et les sociétés AM Froid et SEI. Le dossier a été ouvert par la brigade financière sur dénonciation anonyme fin 2006. Date à laquelle les Baud, actionnaires minoritaires de Franprix et de Leader Price, ont fait savoir à Groupe Casino qu'ils exigeaient le rachat de leur participation de 25 % et 5 % dans ces deux sociétés, par anticipation, suite à leur éviction de la direction opérationnelle.L'affaire devrait faire du bruit. « Les investigations mises en ?uvre, les éléments matériels réunis et les témoignages recueillis permettent de caractériser l'existence d'un pacte de corruption entre Robert Baud et [les sociétés AM Froid et SEI] afin que ces deux fournisseurs du groupe Franprix Leader Price supportent le financement d'une grande partie de l'aménagement de l'hôtel Agapa à Perros-Guirec, propriété de la famille Baud », rapporte le procès-verbal de la brigade financière, dont « La Tribune » s'est procuré une copie. Dans ce quatre-étoiles ouvert en juin 2005, après deux ans de travaux, AM Froid aurait « pris en charge des travaux divers et fournitures de matériel pour un montant de 1.829.291 euros », chiffre le procès-verbal. Entre 2003 et 2006, la société SEI aurait, elle, pris en charge 492.716 euros de travaux et fournitures au profit de l'hôtel. Selon la police, ce « pacte de corruption a eu pour unique finalité la valorisation des actifs familiaux, à savoir l'hôtel Agapa, pour un montant de 2,3 millions d'euros au préjudice des sociétés AM Froid et SEI et des holdings Leader Price et Franprix ». un drôle de pacte Parallèlement, toujours selon l'enquête de la brigade financière, « les deux sociétés offraient des cadeaux régulièrement à Robert Baud et Christian Baud [son cousin, Ndlr] ». Parmi eux figurent des voyages, de l'électroménager et de la hi-fi. Le tout pour 587.079 euros. « Il convient de souligner que ce pacte de corruption » était « imposé par Robert Baud à certains de ses fournisseurs, notamment par le poids économique que le groupe Franprix représentait pour eux ».Cette affaire sera plaidée par les trois avocats de Robert et Bernard Baud au pénal. Parmi eux, aux côtés de maître Jean-Yves Leborgne, avocat de Denis Gautier-Sauvagnac, et maître Éric Morain, du cabinet Édouard de Lamaze, figure maître Olivier Metzner, spécialiste du droit pénal des affaires et défenseur de Jacques Crozemarie ainsi que de Loïk Le Floch-Prigent. Ce ne sera qu'après l'été. À cette date, le tribunal arbitral, que Casino et les Baud ont mis des mois à choisir, aura statué. Le 10 juin, il devrait avoir rendu son ordonnance quant à l'exercice éventuel de l'option de vente des 25 % et 5 % que détiennent les Baud au capital de Leader Price et Franprix à Groupe Casino, son actionnaire majoritaire, conformément à leur pacte d'actionnaires. Dans les soixante jours, le cas échéant, Pricewaterhouse, arbitre désigné par les deux parties il y a six mois, en chiffrerait le montant. Les actionnaires des deux enseignes, emmenés par Jean Baud, en réclament plus de 600 millions d'euros alors que, fin 2006, Casino l'estimait à 450 millions d'euros.
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