Satyam reprise par un gros conglomérat indien -

Il n'aura fallu que trois mois pour traiter le problème de l'avenir de Satyam : la quatrième société de services informatiques indienne, dont on avait appris le 7 janvier qu'elle avait été victime d'une fraude comptable colossale organisée par son fondateur, va être reprise par la société indienne Tech Mahindra. La cession par enchères aura été menée à bien très rapidement, conformément aux v?ux des autorités indiennes, soucieuses d'éviter que ce scandale n'ébranle durablement la confiance dans les entreprises du pays.dilemmeLe nouveau propriétaire de Satyam, Tech Mahindra, a de solides assises : la société est détenue majoritairement par le conglomérat Mahindra & Mahindra, l'un des plus gros du pays, dont les activités vont de l'automobile, où le groupe est allié à Renault, à la finance, en passant par le matériel agricole. Le groupe de télécoms britannique BT en est l'autre actionnaire, à 30 %. Spécialisée dans les logiciels de télécoms, Tech Mahindra va être propulsée avec cette acquisition parmi les quatre plus grosses SSII indiennes, et diversifiera largement sa gamme d'activités et de clients. L'acquéreur achètera dans un premier temps 31 % de la SSII en déconfiture par le biais d'une augmentation de capital, puis lancera une offre publique sur 20 % des titres cotés en Bourse, de façon à détenir 51 % de Satyam. Au total, Tech Mahindra devrait débourser environ 580 millions de dollars pour cette acquisition.Il l'a emporté sur un nombre d'acquéreurs potentiels finalement restreint. L'américain IBM se serait retiré du processus, au vu de l'étendue des contentieux aux États-Unis. Le géant du BTP indien Larsen & Toubro, qui voulait développer sa filiale de services informatiques et avait acquis 12 % de Satyam en Bourse, était considéré comme le favori. Il a terminé en deuxième position. Les candidats au rachat étaient confrontés à un sérieux dilemme : d'un côté, la possibilité d'acquérir une SSII de premier plan, ayant pour clients les plus grandes entreprises de la planète ; de l'autre, l'extraordinaire difficulté à établir la valeur d'une entreprise dont les comptes ont été truqués depuis six ou sept ans?Tech Mahindra a estimé que le jeu en valait la chandelle, mais le rachat de Satyam ne met pas un terme à l'affaire : parmi les questions en suspens demeure l'établissement des comptes réels de la SSII pour ces dernières années, l'élucidation du montant et des mécanismes de la fraude comptable, ainsi que les conséquences du scandale sur l'auditeur de Satyam, PricewaterhouseCoopers.Patrick de Jacquelot, à New Delh
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.