Air France-KLM gèle son projet de joint-venture dans le fret en Chine

Il n'est plus retardé, il est mis entre parenthèses. Selon nos informations, le projet d'Air France-KLM de créer de toutes pièces une compagnie aérienne chinoise de fret en collaboration avec China Southern est gelé, dans l'attente d'une reprise d'activité. Interrogé, le groupe français n'a pas été en mesure de faire un commentaire.Censée décoller début janvier selon le protocole d'accord signé en juin 2008, cette coentreprise d'une durée de trente ans avait déjà été décalée à l'automne 2009. Les deux parties préféraient se consacrer à la restructuration de leur branche cargo (« La Tribune » du 10 février). Mais, depuis la décision de ce report fin 2008, la situation du transport aérien de marchandises n'a pas connu d'éclaircie. Les opérateurs accusent toujours une chute de trafic de plus de 20 %. La dégringolade frise même les 30 % en termes de chiffre d'affaires pour la plupart des acteurs européens, à cause d'une féroce guerre des prix qui résulte d'une situation surcapacitaire. Prises dans leur globalité, en effet, les compagnies aériennes rechignent à réduire fortement la voilure. Certaines, à l'image des opérateurs du golfe Persique, l'augmentent même.préservation du cashDans ce contexte, Air France-KLM et China Southern souffrent énormément. Le premier devrait annoncer le 19 mai une perte d'exploitation pour l'exercice 2008-2009, clos fin mars, comprise entre 200 et 300 millions d'euros pour le fret. Le groupe est passé de dix avions tout cargo à sept à l'aéroport de Roissy, de quatre à deux à Amsterdam et il a réduit de onze à neuf la flotte de Martinair, intégrée à Air France-KLM depuis janvier. China Southern, de son côté, a pris livraison de deux nouveaux Boeing 777 F, mais pour immédiatement les parquer dans le désert du Mojave aux États-Unis. Ce qui en dit long sur le recul du trafic que subit la deuxième compagnie chinoise. Les opérateurs asiatiques en général et chinois en particulier souffrent depuis le début de la crise de la chute des exportations de produits chinois vers les pays occidentaux. Le gel de ce projet de joint-venture s'impose donc. D'autant plus, à l'heure où la préservation du cash est la priorité, qu'il nécessitait un investissement de près de 300 millions d'euros, dont 75 millions environ pour Air France-KLM.incertitudesCe projet ressortira-t-il des cartons après la crise, dont la durée reste incertaine ? Difficile à dire. Car rien ne dit qu'il restera aussi stratégique pour Air France-KLM qu'avant la crise, quand les marchés chinois et asiatiques constituaient un fort levier de croissance. Rien ne dit non plus que les Chinois, qui acceptaient jusqu'ici de telles coopérations pour rattraper leur retard sur les compagnies étrangères ? dominantes en Chine ?, en aient le même besoin demain et, si c'est le cas, que China Southern souhaite toujours toper avec Air France-KLM. nBLOOMBERG NEWS
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